UAWC : À l’occasion de la Journée de la Terre palestinienne

À l’occasion de la Journée de la Terre, l’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC), l’organisation palestinienne membre de La Via Campesina, a publié une déclaration.
Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la déclaration :
Aujourd’hui et chaque jour, l’Union des Comités de Travail Agricole honore notre terre et ses gardien·nes : paysan·nes, agriculteur·rices, éleveur·euses et communautés rurales qui la protègent par leur travail, leur amour et leur résistance. En cette journée de commémoration, nous réaffirmons notre engagement indéfectible à défendre notre terre, à protéger nos communautés et à résister aux forces coloniales qui tentent de nous faire disparaître.
La Journée de la Terre marque le soulèvement collectif du peuple palestinien contre le vol systémique de ses terres et son expropriation par Israël. Le 30 mars 1976, les forces israéliennes ont massacré six manifestant·es palestinien·nes lors de mobilisations de masse contre le vol de milliers de dunums de terres palestiniennes en Galilée par l’occupation israélienne. Depuis 1976, la lutte n’a fait que s’intensifier. Aujourd’hui, le projet colonial israélien et sa campagne de nettoyage ethnique continuent de voler des terres, de déplacer de force des communautés et d’aggraver l’oppression structurelle à travers toute la Palestine
L’occupation israélienne accélère l’expansion de son infrastructure coloniale à une vitesse record. En 2024, elle a volé plus de terres qu’au cours des vingt années précédentes combinées et est sur le point de battre ce record en 2025. Au cours des trois premiers mois de 2025, le gouvernement israélien a approuvé environ 12 000 unités de colonisation en Cisjordanie, dépassant déjà les quelque 10 000 approuvées en 2024. De plus, depuis le début de 2025, l’occupation a déjà volé plus de 16 000 dunums, légalisé rétroactivement 13 avant-postes de colonisation et permis aux colons israéliens de terroriser les communautés palestiniennes au quotidien. À la fin de 2024, la Commission de Résistance à la Colonisation et au Mur recensait plus de 770 000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem, répartis sur 180 colonies et 256 avant-postes coloniaux. Parmi ces avant-postes, 138 sont classés comme agricoles ou pastoraux, illustrant comment l’occupation utilise l’agriculture comme un outil de vol de terres. Rien qu’en 2024, les colons israéliens ont établi 51 nouveaux avant-postes coloniaux, dont 36 à vocation pastorale.
Simultanément, le peuple de Gaza subit des destructions massives et famine alors que la guerre génocidaire israélienne se poursuit, ciblant les infrastructures vitales, les systèmes alimentaires et les fondements de la vie.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rapporte qu’à la fin de 2024, 75 % des terres agricoles de la bande de Gaza ont été endommagées, le nord de Gaza enregistrant la proportion la plus élevée de dommages aux terres agricoles avec 84,1 %.
De plus, l’occupation israélienne a empêché l’entrée de nourriture, de fournitures médicales ou de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza. L’utilisation de la nourriture et des ressources essentielles comme armes de guerre est une caractéristique de la violence systématique israélienne contre les Palestinien·nes. La destruction des infrastructures agricoles clés, combinée au blocus de 17 ans, a anéanti la capacité de Gaza à subvenir à ses besoins. La stratégie d’Israël englobe l’utilisation de la nourriture comme arme pour créer une famine dans la bande de Gaza, en tant qu’acte de brutalité intentionnel et calculé visant à affamer les Palestinien·nes jusqu’à leur élimination.
OCHA rapporte que 91 % (1,95 million) de la population de Gaza fait face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, dont 345 000 personnes confrontées à des niveaux catastrophiques et 876 000 à des niveaux d’urgence.
À travers la Palestine, les paysan·nes sont en première ligne, car l’occupation israélienne détruit délibérément leurs moyens de subsistance et leur interdit l’accès à la terre et à l’eau. Malgré ces politiques brutales d’effacement, nous restons ancré·es. Notre terre est notre passé, notre présent et notre avenir. Elle est notre histoire, notre identité et le fondement de l’existence palestinienne. À l’UAWC, nous continuons de protéger l’agriculture palestinienne, de soutenir les paysan·nes et de cultiver la souveraineté alimentaire sur notre chemin vers la libération. Nous appelons la communauté internationale, la société civile et les allié·es du monde entier à se tenir aux côtés de la Palestine, à exiger la fin de l’occupation israélienne, à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils imposent des embargos sur les armes et le commerce, et à amplifier les appels palestiniens à la justice.
La lutte pour la terre est la lutte pour la libération. Et malgré chaque tentative de nous dépouiller, nous endurons. Nous plantons, nous récoltons, nous reconstruisons. Avec résilience et détermination, nous restons engagé·es à protéger et à prendre soin de notre terre jusqu’à ce que la Palestine soit libre.
Vive la Palestine et vive les paysan·nes palestinien·nes !
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