Palestine : «Un cessez-le-feu à lui seul n’est pas une justice », déclare l’UAWC

Dans un communiqué de presse publié tard dans la soirée du 16 janvier, l’organisation palestinienne membre de La Via Campesina, l’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC), a déclaré que l’annonce du cessez-le-feu est une mesure nécessaire pour alléger les souffrances de son peuple. Cependant, cela ne met pas fin à la tragédie qu’ils ont endurée, ni n’efface la dévastation laissée par cette guerre.
Communiqué de presse initialement publié sur le site web de notre organisation membre en Palestine, l’UAWC.
Cessez-le-feu à Gaza : notre lutte pour la libération continue
(Ramallah, le 16 janvier 2025)
Le peuple palestinien n’a jamais faibli dans la défense de ses droits ni dans sa résistance contre toutes les formes d’oppression et de colonisation. Après 467 jours de guerre génocidaire brutale menée par l’occupation israélienne à Gaza, un cessez-le-feu a enfin été annoncé, bien trop tardivement. Cette annonce est une nécessité pour soulager la souffrance de notre peuple, mais elle ne met pas fin à la tragédie qu’il a endurée, ni n’efface la dévastation laissée par cette guerre.
Un cessez-le-feu n’est pas une justice. La véritable justice implique la libération totale de l’occupation, le démantèlement des colonies qui nous volent nos terres et la restitution de notre souveraineté pleine et entière sur nos ressources et nos territoires. La justice signifie que les Palestinien·ne·s puissent vivre dignement en Palestine, libres de bombardements, de déplacements ou de blocus.
Pendant 15 mois, notre peuple à Gaza a résisté face à une machine de guerre implacable. L’occupation israélienne et ses complices impérialistes ont massacré des dizaines de milliers de Palestinien·ne·s. Les estimations les plus conservatrices placent le nombre de martyrs à plus de 50 000, dont plus de 10 000 enfants. Les professionnel·le·s de santé estiment que le nombre réel de morts directes et indirectes s’élève à des centaines de milliers. Au moins 120 000 blessé·e·s portent désormais des cicatrices qui, pour beaucoup, ne guériront jamais, certaines entraînant des handicaps permanents.
Dans sa tentative de détruire le tissu de la vie palestinienne, l’occupation israélienne a largué plus de 85 000 tonnes de bombes sur Gaza, y compris des substances chimiques interdites à l’échelle internationale. Cela équivaut à six bombes atomiques comme celle d’Hiroshima et dépasse la quantité d’explosifs utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’occupation ne s’est pas arrêtée à tuer directement notre peuple ; elle a également détruit délibérément tout ce qui soutient et représente la vie à Gaza. Cet assaut israélien contre les infrastructures essentielles a ravagé les hôpitaux, les écoles, les systèmes d’eau, les réseaux électriques et les sources d’énergie, dans une tentative de rendre la vie palestinienne impossible et Gaza inhabitable.
Le colonialisme de peuplement israélien vise la terre, essence même de la Palestine. En septembre 2024, la guerre génocidaire avait détruit, selon des estimations conservatrices, plus de 67,6 % des terres agricoles de Gaza, 71,2 % des arbres fruitiers, 67,1 % des cultures de plein champ et 58,5 % de la production maraîchère. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques froides, et ce qui s’est passé à Gaza ne peut être réduit à des nombres. Il s’agit d’une catastrophe humanitaire délibérément fabriquée qui restera une tache sur la conscience mondiale.

En septembre 2024, la guerre génocidaire avait détruit, selon des estimations conservatrices, plus de 67,6 % des terres agricoles de Gaza, 71,2 % des arbres fruitiers, 67,1 % des cultures de plein champ et 58,5 % de la production maraîchère.
L’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC) | 16.01.2025
L’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC) affirme que la terre est notre vie, et que la souveraineté alimentaire est au cœur de notre lutte pour la libération. L’occupation a détruit nos terres dans une tentative de nous priver de notre capacité à subvenir à nos besoins, à cultiver nos aliments et à nourrir nos enfants. Reconstruire nos systèmes alimentaires n’est pas seulement une nécessité économique ; c’est une forme de résistance et une source de vie. Nous redonnerons vie à notre terre, peu importe combien les occupants essaient de la dépouiller de son identité.
Nous appelons sincèrement les personnes dotées de conscience : ne vous arrêtez pas ici. La solidarité avec notre peuple n’est pas une posture temporaire, mais une obligation morale et humanitaire continue jusqu’à ce que la justice soit pleinement réalisée. Les auteurs de crimes de guerre et de génocide doivent être tenus responsables. Un embargo total sur les armes doit être imposé pour arrêter celles qui tuent notre peuple. La reconstruction de la Palestine doit être soutenue selon une vision palestinienne, non dictée par l’occupation.
Nous travaillerons sans relâche pour réhabiliter nos terres détruites par l’occupation. Nous redonnerons vie à nos champs et à nos fermes, soignerons nos vergers avec de l’eau propre et du soin, et nous soutiendrons mutuellement dans notre persévérance. Nous veillerons à ce que les Palestinien·ne·s puissent continuer à cultiver leurs terres, récolter leurs cultures et nourrir leurs familles dans la dignité.

Nous travaillerons sans relâche pour réhabiliter nos terres détruites par l’occupation. Nous redonnerons vie à nos champs et à nos fermes, soignerons nos vergers avec de l’eau propre et du soin, et nous soutiendrons mutuellement dans notre persévérance. Nous veillerons à ce que les Palestinien·ne·s puissent continuer à cultiver leurs terres, récolter leurs cultures et nourrir leurs familles dans la dignité.
L’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC) | 16.01.2025
Malgré cette échelle de dévastation sans précédent, les Palestinien·ne·s ont une fois de plus démontré que notre volonté de vivre est plus forte que n’importe quelle machine de guerre. La résistance de notre peuple est l’expression profonde de notre foi en la justice et de notre engagement inébranlable envers la vie, la dignité et la liberté, aussi brutale soit l’occupation.
Cette terre, pour laquelle nous avons saigné, restera libre. Notre peuple, qui a enduré la mort, restera ferme dans ses droits. Nos martyrs sont le phare de notre dignité, et nos blessé·e·s l’incarnation de notre résistance.
Notre lutte n’est pas terminée. Nous resterons debout. Nous serons libres.
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