Plus de 80 organisations dénoncent la conférence sur la terre organisée par la Banque mondiale en 2024.
Le jour de l’ouverture de la Conférence sur la terre 2024 de la Banque mondiale, des organisations de productrices et producteurs alimentaires à petite échelle, de Peuples autochtones, de travailleurs et travailleuses, de communautés de base et de la société civile dénoncent la Banque mondiale comme un acteur majeur de l’accaparement des terres et de la destruction des écosystèmes. Elles exigent des mesures efficaces pour réaliser le droit à la terre et aux territoires, y compris une réforme agraire.
Du 13 au 17 mai 2024, la Banque mondiale organise une conférence sur la terre à Washington DC, sur le thème « Sécuriser les régimes fonciers et l’accès à la terre pour l’action climatique ». Cette conférence est présentée comme faisant partie des solutions aux dommages causés par l’accaparement des terres, le changement climatique et la destruction des écosystèmes.
Cependant, plus de 80 organisations du monde entier accusent la Banque mondiale de faciliter l’accaparement des terres et la financiarisation de la nature. Dans une nouvelle déclaration avant la conférence, elles demandent que la Banque ne touche pas aux terres des communautés. Non seulement la Banque mondiale investit directement dans des projets fonciers, mais elle promeut depuis longtemps une approche de la gestion des ressources naturelles fondée sur le marché et encourage la privatisation.
Plus récemment, la Banque mondiale est devenue un ardent promoteur des marchés du carbone et d’autres mesures d’atténuation du changement climatique fondées sur le marché. Ces mesures visent à utiliser les terroirs des populations comme puits de carbone pour les grands pollueurs, tout en autorisant de nouvelles émissions de gaz à effet de serre et la destruction des écosystèmes.
Les communautés et les peuples du monde entier en paient le prix, soumis à la dépossession, à la perte de leurs moyens de subsistance et à la violence. Dans leur déclaration, les organisations appellent les gouvernements à remplir pleinement leurs obligations au titre du cadre international des droits humains en adoptant des mesures efficaces pour s’attaquer aux facteurs structurels de l’accaparement et de la concentration des terres, notamment en protégeant les droits fonciers des personnes et des communautés et en mettant en œuvre des politiques de réforme foncière redistributive. Plus précisément, ils appellent à soutenir l’organisation d’une deuxième Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural en 2026 (CIRADR+20), comme l’a récemment annoncé le gouvernement colombien avec le soutien du Brésil.
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