Palestine : L’UAWC condamne l’utilisation par Israël de la famine comme arme de guerre à Gaza
Déclaration urgente sur l’utilisation par Israël de la faim comme arme de guerre à Gaza
11 octobre 2023
Depuis cinq jours, Israël a attaqué Gaza dans le but de la détruire complètement, et la situation a atteint un niveau d’urgence sans précédent. Les actions d’Israël ont abouti à une catastrophe humanitaire aux proportions insondables. Au moment de la publication, le ministère palestinien de la santé fait état de 1 055 martyrs et d’environ 5 184 blessés.
Israël a déclaré une position de guerre totale à l’égard de Gaza, imposant un blocage impitoyable qui empêche plus de deux millions de résidents palestiniens de Gaza d’avoir accès à l’électricité, à l’eau, à la nourriture, au carburant, aux fournitures médicales et à toute forme d’aide humanitaire. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a explicitement énoncé cette stratégie le 9 octobre 2023, en déclarant : “Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant – tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en fonction de cela”.
L’utilisation délibérée par Israël de la famine comme arme de guerre exige que la communauté internationale réagisse immédiatement avec une urgence et une détermination inébranlables.
Israël décime sans discernement les hôpitaux, les écoles, les mosquées, les marchés et des quartiers entiers. En outre, Israël a menacé l’Égypte de bombarder les livraisons d’aide humanitaire à Gaza, ce qui a incité l’Égypte à retirer ses convois d’aide. Le point de passage de Rafah vers l’Égypte, la seule sortie internationale de Gaza, a été bombardé par Israël trois fois en 24 heures. Cet assaut calculé prive les habitant·e·s de Gaza de leur seul moyen d’échapper aux bombardements incessants ou d’accéder à une aide humanitaire essentielle. Israël ayant coupé la source d’électricité de Gaza, la seule source d’énergie était la centrale électrique de Gaza, qui vient de tomber en panne sèche. Au cas où elle en recevrait davantage, Israël a menacé de l’attaquer.
L’assaut israélien détruit délibérément toutes les infrastructures qui permettent aux habitant·e·s de Gaza de subvenir à leurs besoins. Les infrastructures agricoles et de pêche, essentielles à la production alimentaire, ont été attaquées sans pitié. Les pêcheurs ne peuvent pas accéder à la mer, dans laquelle se déversent les eaux usées. Le port maritime est endommagé et les outils sont détruits. Les zones agricoles, souvent situées près de la barrière, sont devenues des cibles vulnérables des frappes aériennes israéliennes, et les agriculteurs dont les terres n’ont pas été détruites ne peuvent pas y accéder pour leurs pratiques agricoles quotidiennes. Le ministère de l’agriculture rapporte que les bombardements ont causé d’immenses dégâts aux zones agricoles et aux élevages de volailles, mais les conditions ne permettent pas d’évaluer précisément la situation sur le terrain. Les stocks de nourriture diminuent de façon catastrophique et les magasins de Gaza font état de graves manques. La terre et la mer subiront des dommages environnementaux inimaginables à la suite de ces attaques, ce qui entravera encore davantage les efforts visant à reconstruire les moyens de subsistance.
La stratégie d’Israël vise à faire en sorte que ceux qui survivent aux bombes soient condamnés à un avenir sans subsistance.
L’OCHA rapporte que les attaques ont perturbé les opérations alimentaires de l’UNRWA, touchant au moins 112 759 familles. Les secteurs de la volaille et du bétail sont au bord de la faillite en raison de la grave pénurie de fourrage, ce qui met en péril les moyens de subsistance de plus de 1 000 éleveur·euse·s et affecte plus de 10 000 producteur·trice·s. Cette situation met en danger la fourniture de protéines animales et la disponibilité de viande et de sources de protéines fraîches pour l’ensemble de la population de Gaza. Le transport des volailles vers les marchés s’est pratiquement arrêté, et le lait des vaches laitières ne peut être réfrigéré ni commercialisé vers les usines, ce qui entraîne une détérioration quotidienne de 35 000 litres de lait. Plus de 4 000 pêcheries sont menacées par la fermeture de la mer. L’agriculture, la volaille, le bétail, le poisson et d’autres produits de Gaza souffrent d’un manque de réfrigération, d’irrigation, d’incubation et d’autres machines en raison des coupures d’électricité, ce qui entraîne une détérioration.
L’utilisation de ces tactiques par Israël n’est pas nouveau. Avant samedi, environ 65 % de la population de Gaza souffrait d’insécurité alimentaire. Plus de 46 % des terres agricoles de Gaza étaient inaccessibles et l’industrie de la pêche était en grande difficulté, Israël ayant limité la pêche au large de la côte de Gaza à une zone de 3 à 6 milles nautiques.
L’insécurité alimentaire est une crise d’origine humaine, et Israël est en train de provoquer une famine de masse des habitants de Gaza.
La communauté internationale a l’obligation morale et juridique d’intervenir et de mettre fin à cette crise immédiatement. La nourriture, qui est un produit de base, doit pouvoir parvenir à la population de Gaza, et le ciblage délibéré des infrastructures civiles doit cesser sans délai.
Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin au massacre de la population de Gaza par Israël, exiger la levée du siège et établir des couloirs humanitaires pour assurer l’acheminement de l’aide.
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