Nous luttons pour la paix en Colombie et dans le monde
La Via Campesina partage ce bulletin sur la Colombie, afin de diffuser des informations sur l’aggravation de la crise humanitaire dans le pays, les cas de corruption dans les programmes de développement territoriaux (PDET), la persécution du mouvement social, la criminalisation des enfants des campagnes et des pauvres. Le génocide du mouvement social colombien se poursuit : deux leaders historiques, Teófilo Acuña et Jorge Tafur, membres de la Coordination nationale agraire CNA, ont été assassinés fin février, menant déjà à 33 le nombre de meurtres de leaders sociaux·ales rien que sur 2022.
Ces deux premiers mois de l’année ont été marqués par une aggravation de la violence, ce qui est courant en Colombie en période pré-électorale, surtout lorsque le mouvement progressiste a une réelle chance d’arriver au pouvoir. Les attentes sont élevées pour les élections du Congrès (13 mars) et les élections présidentielles (29 mai), qui pourraient représenter un changement par rapport au maintien de la guerre incarnée par les élites qui ont historiquement gouverné le pays. Autre fait marquant de ces élections : c’est la première fois que les territoires les plus touchés par le conflit seront directement représentés au Congrès par le biais des circonscriptions spéciales de transition appelées « sièges de la paix », comme prévu par l’Accord de paix.
Les agressions dont sont victimes aujourd’hui les dirigeant·es et les organisations sociales sont encouragées par des ordres locaux qui craignent de perdre le contrôle territorial. Les propriétaires terriens et l’uribisme sont mis en échec par à l’avancée des groupements alternatifs réunis au sein du Pacte historique. La possibilité de fraude électorale suscite de vives inquiétudes ; en fait, des milliers de personnes se sont volontairement inscrites comme témoins électoraux pour surveiller le jour du scrutin.
Les organisations sociales et populaires poursuivent leur travail de défense de la vie, de la terre et des territoires. Les accords humanitaires sont promus dans différentes régions du pays comme un mécanisme d’atténuation des violations des droits humains produites dans le cadre du conflit armé et dans la perspective stratégique de promouvoir le dialogue de l’État avec les acteurs armés illégaux. Nous appelons tous les secteurs démocratiques à soutenir ces propositions et à exiger que l’État colombien entame un dialogue avec les groupes armés et trouve une solution politique au conflit.
La recherche de la paix revêt une importance renouvelée dans la période de turbulence que nous vivons. Arrêter la guerre en Colombie, en Ukraine, en Palestine et dans d’autres parties du monde est notre engagement. Face à l’avancée de la guerre, l’unité et la solidarité entre les peuples.
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