Notes de la VIIème conférence: Contexte politique et luttes en Afrique du nord et Moyen Orient
(Derio, 20 juillet 2017) Le premier après-midi de la VIIème Conférence Internationale de La Via Campesina a été consacré au contexte politique international. Celui-ci est caractérisé par la crise insoluble du capitalisme et les pressions de plus en plus fortes qu’il exerce sur les populations, les états et l’environnement, et par la dangereuse mercantilisation de toutes les ressources naturelles. Le lendemain, ce sont les luttes et les résistances qui ont été évoquées. Partout, la souveraineté alimentaire est considérée par les membres de La Via Campesina comme la seule alternative possible au modèle imposé, et l’agroécologie le moyen d’y parvenir et de nourrir les peuples. Dans ces deux espaces, les spécificités régionales ont été analysées.
Contexte politique
Au Moyen Orient et en Afrique du nord, le capitalisme et l’impérialisme, arment des groupes terroristes et sont soutenus par des états réactionnaires. Cet hégémonisme, étouffe les peuples de presque tous les pays de la région. A quelques exceptions près, comme la Tunisie – premier foyer des révolutions arabes en 2011, qui fait encore figure de maigre espoir – la guerre civile est partout. Les yéménites sont isolés, appauvris, oubliés. Le peuple syrien, qui était auto-suffisant en terme d’alimentation et dont la culture millénaire a été détruite, est décimé. La Palestine reste occupée militairement par Israël, colonisée, ses ressources détruites, ses récoltes brûlées. Au Maghreb, la terre désertique est un cimetière pour les migrants et la terre fertile est la ceinture maraîchère bon marché pour l’Europe. La Libye a été détruite, pillée par le capitalisme. Les terres marocaines ont été offertes sur un plateau d’argent aux multinationales européennes, et ceux qui les cultivaient rejoignent les flux migratoires du sud vers le nord, prêts à grossir les rangs des « nouveaux esclaves » en Europe.
Luttes et résistances
Malgré les répressions constantes, les peuples du Orient et d’Afrique du nord n’ont pas fini de se soulever, de se battre pour leurs droits, contre la désertification provoquée par le capitalisme, au propre comme au figuré. Les mouvements de révoltes populaires grandissent, politiquement ou organiquement, et les membres de La Via Campesina de cette région progressent, intensifient les liens de solidarité et tâchent de ramener les luttes paysannes au cœur des débats. Un million d’arbres a été plantés en Palestine. La petite paysannerie a connu quelques victoires, des semences locales sont préservées et échangées, la souveraineté alimentaire peut nourrir les populations locales, même dans les régions sèches comme au sud de la Tunisie. Dans le Rif marocain, un mouvement de contestation populaire ne cesse de s’intensifier, de se diversifier et de s’organiser contre une répression policière brutale.
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