L’incarcération de José Bové

La répression contre José Bové est symptomatique de l’intolérance accrue contre l’ensemble des mouvements qui luttent contre les politiques neo libérales

L’incarcération de José Bové depuis le 19 Juin 2002 inquiète vivement La Via campesina. José Bové est un de sporte-parole de notre mouvement et son emprisonnement doit être perçu comme une tentative de discréditer et de réprimer la Via campesina et les autres mouvements qui s’opposent aux politiques néo-libérales. En France, José Bové et d’autres militants ont mené une action symbolique et non-violente pour protester contre les politiques néo-libérales rendues visibles par l’omniprésence de Mac Donald, l’un des acteurs du système alimentaire global. Malgré la nature symbolique de cette action qui n’a engendré que de très faibles dégats matériels José Bové a été condamné à trois mois de prison ferme.

Parallèlement, des militants d’autres organisations qui ne s’opposent pas aux politiques néolibérales, telle que la FNSEA (membres du COPA et de la FIPA) sont responsables d’actions syndicales qui ont causés près de 10 million d’Euro de dégâts en détruisant un entrepôt de viande en octobre 2001 à Fougères en Bretagne. Le gouvernement a payé la facture sans poursuivre aucun des manifestants. Cette différence de traitement nous pousse à croire que José Bové n’a pas été poursuivi pour ses actions mais à cause de ses convictions politiques et du rôle qu’il joue au sein de notre mouvement.

Nos mouvements soutiennent des mobilisations non violentes et des actions visant à expliquer, à défendre et à obtenir la reconnaissance de notre droit, droit de mener une vie digne, droit d’utiliser nos ressources de manière durable. Pour le simple fait de faire leur devoir de citoyen, des membres de nos organisations sont criminalisés, réprimés, jetés en prison ou même assassinés. Dans le même temps ceux qui utilisent cette violence continuelle contre nos peuples par le biais de (para) militaires, de milices, de pauvreté, de la faim, des déplacements forcés de millions de personnes, des atteintes à nos systèmes de production alimentaires, restent protégés et leurs crimes impunis.

Lors du sommet sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg, la Via Campesina et d’autres mouvements démontrerons émontreront qu’il n’y aura pas de développement durable tant que des millions de personnes sont déplacées et marginalisées. Nous actions ont pour but d’apporter une réponse aux problèmes urgents de nos sociétés et de contribuer aux changements indispensables.

Via Campesina demande que José Bové et les autres paysans, femmes et hommes qui sont emprisonnés pour avoir défendu leurs droits légitimes, soit libérés.
Pour de plus amples informations : Jean Marc Desfilhes jmdesfilhes@confederationpaysanne.fr

Cases of repression against farm leaders (situation 17-7-2002)

Many farm leaders and members of farm organizations are suffering repression or are serving time in prison. Others have been assassinated only because they defended their economic and social, legitimate rights. Via Campesina demands the immediate release of farmers that are in prison and a stop to repression of farm leaders. Instead, we insist that the true authors of crimes against rural people and farming families be punished.

We demand especially the immediate release of the following people : In the Philippines : Manolito Matricio (former member of KMP national council) Ruben Balaguer, Gelito Bautista, Eduardo Hermoso, Mario Tobias and Joshua Ungsod. In Pakistan : Michael Masih, Daud Masih, Faqir Masih, Rashid Masih, Mohammad Sharif (chak 10-4/L, Okara), Mohammad Amir, chak 81/82, Khanewal, Mohammad Faqir, chak 87/10R, Khanewal, Mohammad Rashid, Renala State, Okara. In Indonesia : Rais bin Amsar, Yusup bin Marsa, Asgari bin Arwa, Sarhadi bin Wari, Samsyuri bin Usma, Usri bin Karsi, Jamali, Warta bin Alias, Ahmad Nurjali (all members of Banten Peasant Union – an organization member of FSPI). They are all in prison in the Cibaliung village, Cibaliung sub-district, Pandeglang Regency, Banten Province, In France : José Bové In Thailand : 15 members of the Northern Federation of Peasants, in the Lampoon Province.

Following people are threatened In Bangladesh : Laskar Mohammad Khalilur Rahman and Dactar Md. Kabir (Bangladesh Krishok Federation) have to go to court and are threatened with emprisonement. Rahima Begum and Sipra Rani (two women leaders of Bangladesh Kishani Sabha) are harassed by the police every day. There was an attempt to kill Badrul Alam, general secretary of Bangladesh Krishok Federation.

The following people have been sentenced to serve time in jail. We demand that the charges and sentences be removed : In France : René Riesel, Bernard Moser, Christian Brousse (all of Confédération Paysanne). Also condemned Eric Leblanc (ATTAC) and Jean Beaufort (teacher).
Following people are released from jail but are still under threat of being sentenced : En Bolivia : Silvia Lazarte (Lider nacional de la organizacion Bartolina Sisa), Margarita Terán, Seider Emilio V.CH, Eugenio Abendano H., Lidio Julián Gomez, Ambrocio Amador.

We expect the authors of following crimes committed to be punished : In Brazil : The trial of the massacre of Carajas (17-4-1996) has still not taken place. We request that the case will be dealt with at the Federal Court to assure that the authors of this crime are punished. En Colombia : The Massacre of 38 farmers of the Hacienda Bellacruz (1996). On the 25th of April will be the trial where some of the authors will be judged. We demand the extradition to Colombia of the landowner and ex-ambassador of Colombia towards the European Union CARLOS A. MARULANDA, at the moment detained in Madrid, who is responsible for this case. The Massacre of Santo Domingo in the department of Arauca on the 13th of December 1998 by the Colombian airforces. This bombing caused the death of 19 persons, among them 7 children. We demand investigation and punishment of the intellectual and material authors of the massacres, murders and forced disappearances of peasants and indigenous people. Para-military groups committed 171 massacres between June 2000-junio 2001.

Tegucigalpa, july 19, 2002