Lettre de solidarité avec le Honduras depuis la réunion de la Via Campesina à Menorca

Les organisations faisant partie de la Via Campesina, nous nous définissons comme un mouvement social et populaire. Notre aspiration est d’accompagner les processus de changement, de se solidariser avec les principes de la démocratie et de la justice ainsi que de dénoncer toute sorte de violation des droits humains et tout ce qui cause du tort à nos peuples.

Devant les actes de répression du peuple hondurien commis par les dictateurs, les participants à cette rencontre à Menorca, Espagne, des délégués de la Via Campesina, des Amis de la terre, de GRAIN, de l’Association entre-peuples et de Vétérinaires sans frontières, déclarent :

Nous exigeons le rétablissement de la démocratie et la réinstallation immédiate du Président Zelaya, qui fut élu démocratiquement par le peuple hondurien et qui a la légalité et la légitimité pour gouverner son pays.

Nous demandons la cessation de la répression et la levée du couvre-feu ainsi que la libération immédiate des détenus et le respect de la vie et de l’intégrité physique du Président Zelaya et de tous ceux qui l’accompagnent dans la défense de la démocratie.

Nous nous solidarisons avec la lutte de nos peuples et avec les mouvements paysans, syndicaux et sociaux qui travaillent quotidiennement pour une société plus juste et plus démocratique.

Nous demandons qu’une enquête soit menée sur l’attaque soufferte par notre compagnon Rafael Alegría , représentant de la Via Campesina pour l’Amérique centrale, et que des sanctions soient appliquées contre ceux qui seront trouvés coupables et responsables de cette attaque.

Nous alertons que le coup civil et militaire qui a eu lieu au Honduras le 28 juin de l’année en cours révèle une fois de plus la désespérance des groupes de pouvoir économiques et de la droite politique devant l’avancée démocratique des forces progressistes et patriotiques promouvant de profonds changements. Il est donc essentiel de maintenir et de renforcer l’unité et l’intégration des peuples afin d’anticiper et d’éviter toute tentative de coup d’état dans un autre pays.

Nous appuyons l’initiative de la Fédération internationale des droits humains de demander à la Cour pénale internationale que le coup et la répression au Honduras soient considérés un crime contre l’humanité.

Les déléguées et les délégués à cette rencontre sur les changements climatiques, nous convoquons une grande mobilisation civique et populaire pour soutenir la démocratie et la volonté souveraine du peuple hondurien.

Menorca, le 25 septembre, 2009