Les paysan·nes d’Afrique répondent au Sommet de l’Union africaine et de l’Union européenne
Déclaration signée par le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa), la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC) et La Via Campesina en Afrique du sud et de l’est (LVCSEAf), entre autres, à l’occasion du 6e Sommet de l’Union africaine et de l’Union européenne, se déroulant les 17 et 18 février 2022 à Bruxelles.
Préambule
L’Afrique est riche en terres, en eau, en biodiversité, en culture et en dotée de l’énergie de sa jeune population. Grâce à des politiques publiques et des investissements appropriés, elle pourrait se nourrir, revigorer ses économies rurales et offrir des moyens de subsistance dignes aux jeunes qui sont aujourd’hui, par désespoir, tentés de migrer au péril de leur vie ou de s’enrôler dans des groupes terroristes.
Pourtant, précisément en raison de ses richesses naturelles et minérales et de ses marchés en expansion, l’Afrique est une cible de choix des entreprises qui accaparent et extraient ses ressources. Une fois de plus, elle est l’objet de conflits entre les grandes puissances et les intérêts économiques. C’est dans ce contexte que se déroule le 6ème sommet de l’Union africaine et de l’Union européenne à Bruxelles les 17 et 18 février 2022.
Les systèmes alimentaires de toute l’Afrique sont marqués par de graves faiblesses, liées à des facteurs tels que le manque de cohérence des politiques sectorielles, la dépendance alimentaire, la fracture technologique entre les pays du Nord et du Sud, et aggravées par les crises sécuritaires et sanitaires, dont témoignent le Covid-19 et le scandale de l’apartheid vaccinal.
Ces crises et chocs ont exacerbé les inégalités sociales et accru la pauvreté des populations et communautés rurales. Ils ont mis en évidence la fragilité des politiques promues par les gouvernements nationaux, les institutions régionales et l’Union africaine.
Il est indispensable de changer le paradigme régissant le partenariat UE-UA ; celui-ci risque d’aggraver la situation si des mesures fortes ne sont pas prises pour apporter des solutions structurelles, accélérer la mise en place et le développement de systèmes alimentaires durables et faciliter l’accès des populations à une alimentation sûre, suffisante et nutritive.
Cette déclaration est une interpellation forte des autorités africaines et européennes qui se réuniront lors du 6ème sommet UA-UE. Elle est lancée par les petits producteurs africains de toutes sortes : pêcheurs, pasteurs, femmes et jeunes, travailleurs agricoles, peuples autochtones et citadins. Elle s’adresse également à toutes les forces progressistes de l’UA et aux nombreux alliés et amis qui nous rejoignent sous la bannière de la souveraineté alimentaire et des droits de l’homme.
L’objectif de cette déclaration est de contribuer à la construction d’une vision africaine et à la capacité à la défendre dans le contexte du sommet et des partenariats UA-UE. Elle s’appuie sur la puissante déclaration africaine commune proposée par les OSC et les OP africaines de 60 organisations de mouvements sociaux à travers le continent lors d’une contre-mobilisation puissante et extrêmement bien suivie et inclusive des mouvements sociaux mondiaux qui ont répondu de manière retentissante au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS), capturé par les multinationales.
L’entier de la déclaration comprenant les demandes des signataires est disponible en suivant ce lien
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