Les IALA et la construction de la souveraineté alimentaire | CLOC LVC

Les 22, 23 et 24 juin 2022, des délégués des Comisiones Políticas Pedagógicas (CPP) de l’IALA (Institut agroécologique latino-américain) de la CLOC-Vía Campesina se sont réunis à l’Universidad de la Tierra dans la ville de Oaxaca, au Mexique, avec la participation du CEFIC, UNICAM SURI (Argentine), SEMBRADORAS DE ESPERANZA (Chili), AMAZONICO Y ELAA (Brésil), GUARANI (Paraguay), MARIA CANO (Colombie) et IXIM ULEW (Nicaragua).

La réunion “Les AILA comme stratégie pour la construction de la souveraineté alimentaire” a permis d’échanger des expériences de luttes actuelles dans nos territoires, ainsi que des stratégies pédagogiques pour la massification de l’agroécologie.

Avec la participation de 30 camarades, nous avons pu partager, apprendre et débattre sur les écoles agroécologiques, les contenus thématiques, la défense politique et territoriale, le féminisme paysan et populaire, la méthodologie de paysan à paysan (CaC), la diversité sexuelle et de genre, les stratégies productives, les stratégies d’autonomie économique, l’accréditation, les difficultés et la résistance.

Dans cet échange, nous avons réaffirmé que dans les territoires de l’IALA, l’agroécologie s’est répandue à travers des méthodologies axées sur les échanges entre paysan.nes, avec ses différentes variantes territoriales. Cela implique des efforts créatifs qui se fondent sur le contexte de chaque lieu, en mettant en avant la voix et les savoirs traditionnels et locaux comme étant la manière la plus humaine et la plus efficace de transmettre les savoirs de la nature. Processus de, par et pour les sujets sociaux fondamentaux de chaque expérience.

La force acquise par les enseignants dans les IALA est transmise aux territoires, favorisant une conscience transformatrice, des processus de défense et de résistance, le renforcement de leur organicité, l’élargissement du regard et du lien avec leur environnement naturel. Le féminisme paysan et populaire a lutté pour obtenir un espace dans la conscience d’enseignants, d’élèves et au sein des IALA, comme une manière de lire, d’interpréter et de transformer le monde, en adoptant une approche fondée sur le regard des femmes rurales face aux injustices sociales, environnementales, économiques, politiques et culturelles. Cela a permis d’ouvrir la voie et de créer des espaces de confiance pour parler de questions pour lesquelles nous avons une responsabilité historique et politique, comme la diversité sexuelle et de genre.

Les alternatives économiques qui ont émergé dans les écoles renforcent la prise de conscience sur l’autoconsommation et la consommation locale, la production locale et l’échange, et renforcent les liens d’économie solidaire. La récolte de ces aliments est en même temps un apprentissage de l’enseignement par la pratique, de la production et de l’échange à l’échelle des relations territoriales.

Coordination latino-américaine des organisations rurales – La Via Campesina