L’Europe doit soutenir les droits paysans – Dénonciation des attaques multiples contre les paysan(ne)s de La Via Campesina
Communiqué de Presse
(Bruxelles, le 15 octobre 2012) En septembre 2012, tous les gouvernements de l’Union Européenne ayant un siège dans le Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU ont voté contre un mécanisme spécifique de protection des droits paysans.
En seulement une semaine, plusieurs nouvelles d’attaques, menaces et assassinats de plusieurs représentants de La Via Campesina ont surgi. Il est grand temps que l’Europe reconnaisse la vulnérabilité spécifique des paysans et l’agressivité croissante à leur égard.
Partout dans le monde, les paysans et paysannes qui résistent pour maintenir leurs communautés vivantes et pour garder leurs terres sont victimes de répression et de criminalisation par les élites et intérêts économiques au pouvoir.
Rafael Alegría, paysan au Honduras et membre du Comité de Coordination International de la Via Campesina, a été informé par le ministre de la Sécurité hondurien qu’un attentat se prépare contre lui. L’assassinat du procureur des droits humains, Manuel Eduardo Díaz Mazariegos, le 24 septembre 2012 et de l’avocat défenseur de plusieurs communautés paysannes, Antonio Trejo, le 22 septembre 2012, montrent la gravité des menaces.
Après l’assassinat de Cristian Ferreyra en septembre, cette semaine, Miguel Galván, membre de Mocase, LVC en Argentine a été assassiné par un mercenaire au service d’une entreprise agro-industrielle.
Abdul Karim, un leader du Mouvement Paysan au Bangladesh qui occupait des terres a été assassiné cette même semaine.
En tant que Coordination Européenne Via Campesina, nous dénonçons les attaques contre les représentants de notre mouvement.
Les gouvernements européens ferment les yeux sur ces réalités et font primer les intérêts économiques par rapport au respect des droits de l’homme.
Au Conseil des Droits de l’Homme, bien que les États européens se soient opposés, une majorité des Etats a voté en faveur de la rédaction d’une déclaration internationale sur les droits des paysannes et des paysans. Le processus est ainsi enclenché et la rédaction se fera au sein d’un groupe de travail ouvert à tous les Etats.
Il est donc d’une extrême importance, au vu des événements récents qui confirment la nécessité de protéger les droits des paysans, que les Etats européens changent d’attitude et s’engagent résolument pour accompagner de manière constructive le processus de rédaction.
Tout frein, tentative de blocage de la part de nos Etats s’assimile à une mise en danger de la vie d’autrui. Nous appelons ainsi nos gouvernements à prendre leur responsabilité et à agir concrètement pour que les déclarations d’intentions en faveur des droits humains deviennent des actes concrets.
Nous leur demandons également d’évaluer les impacts de toutes nos politiques. La responsabilité des gouvernements européens n’est pas négligeable à l’heure de définir des politiques agricoles, commerciales et énergétiques qui font croître la course pour la terre et les autres ressources dans les pays du Sud.
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