L’élevage intensif a des effets destructeurs sur nos vies de petits éleveurs et sur l’environnement.
Intervention de Papis Bakary de la Via Campesina lors d’un événement parallèle sur l’élevage organisé par le mécanisme de la société civile à l’occasion de la 43ième réunion annuelle du Comité pour la sécurité alimentaire mondial
(Rome, Mercredi 19 Octobre 2016) L’élevage, les moyens de subsistances et la sécurité alimentaire: les réponses de la société civile face à l’urgence des crises écologiques, de santé public et d’équité. Dialogue sur les propositions agroécologiques des petits exploitants et des communautés agro-sylvi-pastorales. Perspectives de la société civile sur la manière d’aborder ces défis, complexes et interconnectés.
Papis Bakary, paysan, Sénégal, CNCR, La Via Campesina
– En tant que mécanisme de la société civile, nous aimerions souligner le besoin urgent d’évaluer l’impact des systèmes d’élevage différents. Certains ont eu des effets très négatifs sur les éleveurs, les pasteurs et les communautés rurales.
– Pendant le processus de convergence politique au Comité de la sécurité alimentaire mondial, la coexistence de systèmes d’élevage différents a été reconnue mais il n’a pas été dit que ceux-ci ne cohabitent pas en harmonie. Or, il y a des tensions croissantes et des conflits entre l’élevage industriel, intensif et l’élevage à petite échelle.
– L’élevage intensif a des effets destructeurs non seulement sur nos vies de petits éleveurs et de paysans, mais aussi sur l’environnement. Il renforce l’accaparement des terres et la destruction de nos ressources naturelles. En tant que petits producteurs, nous sommes sous la pression de l’élevage intensif. Pour tout ceci, l’élevage intensif n’est pas durable.
– Voilà pourquoi nous devons identifier l’impact de l’intensification sur la production laitière, avicole et animale. La crise du lait que nous vivons aujourd’hui est le résultat de ce système de production intensif
– Par contre, notre mode de production basé sur l’agroécologie et le savoir traditionnel est durable. Nous avons besoin de différencier l’élevage intensif et nos modes de production qui fournissent des aliments sains et nutritifs.
– Nous devons aussi reconnaître que nos systèmes sont durables et capables de répondre aux crises multiples que nous vivons aujourd’hui à savoir, la crise écologique, la crise alimentaire et sanitaire à laquelle nous sommes confrontés. Mais l’élevage intensif ne fait qu’aggraver la situation. Cela signifie que nos systèmes d’élevage traditionnels devraient être renforcés et les autres formes de production non durables devraient être limités.
– C’est là que les politiques publiques sont nécessaires. Nous avons besoin de politiques publiques qui reconnaissent le rôle central des petits producteurs dans l’élevage et la production animale.