Jeunes LVC : déclaration de solidarité avec la jeunesse rurale mondiale.
La jeunesse de La Via Campesina, réunie à Thiès, au Sénégal, du 25 au 28 avril, déclare sa solidarité avec la jeunesse paysanne des peuples attaqués par le capitalisme, les puissances impérialistes, l’agro-industrie et les multinationales, notamment à cette occasion avec les jeunes de Palestine, Maroc, Sri Lanka, Colombie, Venezuela et Mozambique.
En Palestine, l’entité sioniste criminelle poursuit impunément ses agressions contre le peuple palestinien en tuant, déplaçant et emprisonnant la population civile, dans l’indifférence de la communauté internationale et avec le soutien des puissances impérialistes. L’armée et les colons tuent de sang-froid les jeunes paysan.ne.s palestinien.ne.s. Nous pensons à Mohamed Majed Hadayed, qui a été lâchement assassiné alors qu’il travaillait sa terre à Rafah, dans la bande de Gaza, le 13 avril 2019, et à tous les jeunes Palestinien.ne.s qui ont perdu la vie, qui ont été déplacé.e.s de leurs terres ou qui languissent dans les geôles israéliennes. Nos cœurs sont avec cette jeunesse qui ne cesse de nous impressionner par sa résistance héroïque à l’oppression et son amour de sa terre.
Au Maroc, la jeunesse rurale, longtemps marginalisée et méprisée, a attiré l’attention du monde entier en menant le mouvement populaire Hirak Rif pendant deux ans, exigeant justice sociale et reconnaissance de ses droits économiques. Le gouvernement marocain a répondu à ces demandes légitimes par une répression sévère, emprisonnant des centaines de jeunes manifestants et les condamnant à des peines qui ont atteint 20 ans de prison. C’est également le cas dans d’autres régions du Maroc : Jerada, Zagora, Kelaat Seraghna, Imider… Nous appelons à la libération immédiate des jeunes détenus des mouvements sociaux et de tous les prisonniers politiques marocains.
Au Sri Lanka, des groupes extrémistes ont attaqué des églises et des hôtels catholiques, tué 256 personnes et blessé des centaines. Le gouvernement profite de ce moment difficile pour des fins électorales et tente de contrôler les mouvements sociaux par le biais d’une loi antiterroriste, ce qui implique une surveillance et une répression accrues de toute forme de protestation. Cette tentative liberticide intervient à un moment où les jeunes Sri Lankais sont dans la rue pour préserver la gratuité de l’enseignement public. Le gouvernement vise également les mouvements syndicaux et paysans à travers cette loi. Nous condamnons l’attentat terroriste et présentons nos condoléances aux familles des victimes, tout en exprimant notre rejet des tentatives opportunistes du gouvernement d’utiliser cette situation d’angoisse pour réduire au silence les jeunes Sri Lankais.e.s.
En Colombie, des groupes paramilitaires liés au gouvernement Duque tuent de sang-froid des paysan.ne.s, des Noirs, des indigènes, des descendants et des dirigeants afro-colombiens. Des centaines parmi eux ont été tué.e.s cette année dans les territoires, dont beaucoup sont des jeunes qui défendent leur territoire et produisent la nourriture. En tant que Via Campesina nous condamnons ces événements et demandons aux Nations unies (ONU) et aux institutions internationales de condamner ces événements en Colombie, et de demander au gouvernement Duque de respecter les accords de paix.
Nous sommes solidaires avec le peuple vénézuélien, peuple héroïque qui résiste à l’assaut de la droite impérialiste guidée par les États-Unis. Nous condamnons toutes les actions qui tentent de déstabiliser et délégitimer un gouvernement au service des classes sociales, des travailleurs et des paysan.ne.s du Venezuela, nous nous joignons à la jeunesse bolivarienne qui résiste jour après jour pour défendre ses territoires et sa souveraineté.
Au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi, et plus récemment en Tanzanie, les effets du changement climatique sont de plus en plus extrêmes et visibles, avec de graves répercussions sur les communautés rurales dans les campagnes et en ville. Les cyclones Idai et Kenneth, qui ont atteint la terre en avril, ont dévasté les territoires ruraux et les jeunes. L’impact de ces catastrophes climatiques est aggravé par la faible réponse des gouvernements de ces pays. L’exploitation des femmes pendant la gestion de ces catastrophes est inacceptable et la corruption et l’incompétence des responsables gouvernementaux doivent être dénoncées et les coupables tenus responsables et traduits en justice. Nous sommes solidaires avec les jeunes femmes et jeunes hommes de ces pays, qui luttent pour leur présent et leur avenir, pour l’accès à la terre, pour l’éducation, pour des salaires justes et durables, pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et plus généralement pour la souveraineté alimentaire,
Nous appelons jeunes du monde entier à s’organiser, à descendre dans la rue pour défendre nos territoires, et à continuer à produire notre nourriture et nourrir nos peuples !
Semez le présent pour récolter le futur !