Honduras: Enterrement de l’un des professeurs assassinés

Tegucigalpa, 4 août 2009
Au Honduras, la répression contre les camarades qui font partie du front de résistance contre le coup d’état et contre ceux et celles qui ne sont pas d’accord avec les organisateurs du coup, s’intensifie de jour en jour. Le motif est simple: le peuple descend dans la rue pour demander son droit, pour refuser le gouvernement actuel et exiger le retour du président Zelaya. Dans cette lutte, plusieurs personnes ont déjà perdu la vie. Cependant le résistance continue et loin de diminuer, le nombre de personnes ayant le courage de résister et de lutter jusqu’à la victoire augmente chaque jour.

La fin de la semaine a été très triste pour la résistance et surtout pour le corps enseignant puisque deux professeurs ont été assassinés. Le premier Roger Abrahán Vallejo Soriano de 38 ans, professeur de collège est décédé d’une balle dans la tête après quelques heures de coma. Les responsables sont l’armée et la police. La répression brutale des manifestants du front de résistance ce jeudi 30 juillet au marché s’est intensifiée à Comayagüela et a couté la vie à notre compatriote. Le même jour la police et l’armée ont poursuit les manifestants pendant 6 kilomètres jusqu’au lieu d’une occupation pacifique de route au relais de Durazno. 35 personnes ont été blessées lors de ces affrontements; l’un d’entre eux Carlos H. Reyes a dû subir une intervention chirurgicale à cause des coups qu’il a reçus. 80 personnes ont été arrêtées puis relachées. Ces manifestants descendent dans la rue pour demander ce qui leur revient de droit en tant que citoyens du Honduras. L’autre victime Martin Rivera de 45 ans, instituteur de Comayagüela, a été brutalement assassiné samedi premier août alors qu’il revenait de la veillée mortuaire de Roger. Son enterrement a lieu aujourd’hui dans la capitale.

Mais la répression ne s’arrête pas là, hier après-midi, un paysan a été assassiné par un militaire qui a tiré sur un groupe de personnes qui se trouvaient dans une camionnette ouverte pour la simple raison que le chauffeur ne s’est pas arrêté à l’endroit exact désigné par le soldat. La famille et les amis de cet homme sont révoltés par les réactions de ces criminels en uniforme pour qui la vie humaine n’a pas de valeur.

D’autre part au Centre des Professeurs de Collège du Honduras (COPEMH),  où a lieu depuis samedi la veillée de Roger Abrahán Vallejo, dirigeant bien connu du corps enseignant, les professeurs qui ne seront pas en classe cette semaine à cause de la mort de deux de leurs collègues, se sont mis d’accord pour apporter leur soutien aux activités du front de résistance contre le coup d’état pendant toute cette semaine.

Lors d’une conférence de presse aujourd’hui à 11.00 à l’extérieur du COPEMH, la direction du front de résistance contre le coup a annoncé les actions de la semaine: demain tous accompagneront la famille à l’inhumation de Roger Vallejo, mercredi à 8.00 du matin, une marche de sept jours commencera dans tout le pays de la façon suivante: ceux et celles qui vivent dans la zone occidentale, atlantique et nord du pays se réuniront à San Padro Sula, puis parcourront à pied 15 kilomètres par jour; de même ceux et celles qui vivent près de Tegucigalpa dans la zone sud, orientale et le centre du pays se retrouveront à la capitale. C’est dans la capitale qu’un évenement spécial aura lieu après les 7 jours de marche pour montrer aux reponsables du coup d’état l’énorme capacité de résistance de notre peuple et sa détermination pour obtenir le retour à l’ordre constitutionel au Honduras. Pendant toute cette semaine à Tégucigalpa, les manifestations continueront en attendant l’arrivée des marches de l’intérieur du pays.

La Lutte continue, ici personne ne se rend

Mabel Marquez,
La Via Campesina Honduras