Galerie virtuelle “Artistes pour la Souveraineté Alimentaire”
La Via Campesina célèbre 30 ans de luttes collectives pour la justice, la paix, la vie et la dignité. Dans le cadre de cette commémoration, nous présentons la galerie virtuelle “Artistes pour la souveraineté alimentaire”, une exposition qui rassemble le travail de 22 artistes de différents pays et organisations du monde entier. Les œuvres ont été sélectionnées en réponse à l’appel international à l’action, lancé en août et septembre 2021.
Les actions et les mobilisations pour la souveraineté alimentaire, la réforme agraire et la dignité des paysan·nes ont été des sources d’inspiration et de réflexion pour des manifestations et expressions artistiques populaires et militantes qui se présentent dans cette galerie sous des formats et supports visuels ou sonores tels que : chansons, poèmes, clips vidéo, peintures, marionnettes, podcasts et illustrations.
Pour La Via Campesina, la communication et l’art sont des outils importants et essentiels d’expression, d’échange et de résistance dans les cultures paysannes et autochtones du monde entier. Au cours de cette visite, nous présentons nos luttes et nos réflexions sur : La souveraineté alimentaire, la réforme agraire, l´agroécologie, les semences, les femmes et la diversité LGBT+, avec les œuvres que les artistes participants ont apportées en solidarité, et que nous accompagnons par des actions pédagogiques qui nous invitent à développer un niveau de conscience et d’organisation, à mobiliser et à transformer nos réalités et à construire de nouveaux horizons et d’autres voies basées sur la solidarité, l’internationalisme, l’éducation et la culture populaire. Avant de commencer cette visite, nous te recommandons d’avoir des feuilles de papier, des stylos, des crayons, des écouteurs ou des haut-parleurs à portée de main.
Tu peux visiter cette galerie en groupe ou individuellement, devenir un guide de l’exposition et la partager avec ta communauté ou ton voisinage.
Les œuvres exposées ici peuvent être téléchargées gratuitement sur votre mobile ou votre PC.©
“La lutte pour la souveraineté alimentaire c’est la lutte pour la terre, pour l’eau, pour les semences et pour la vie”
Il y a 26 ans, La Via Campesina a proposé le concept de souveraineté alimentaire, le définissant comme le droit collectif des peuples à établir leurs propres politiques et systèmes alimentaires : Qui produit ? Comment produit-on ? Quoi produit-on ? Avec qui produit-on ? Mais aussi comme le droit de ceux qui consomment de savoir ce qu’ils consomment : Qui l’a produit ? D’où il provient ? Comment il a été produit ? Et dans quelles conditions ? Dans les illustrations suivantes, Carlos Julio Sanchez, activiste et illustrateur de MNCI- Somos Tierra partage plusieurs images qui répondent à ces questions.
¡Le capitalisme nous sépare, l’agriculture paysanne nous rassemble!
Les politiques néolibérales et le capitalisme détruisent la planète et menacent la souveraineté alimentaire, car ils donnent la priorité au commerce international, et non au droit des peuples à une alimentation saine. Le néolibéralisme n’a aucunement contribué à l’éradication de la faim dans le monde ; au contraire, il a accru la dépendance des pays vis-à-vis des importations agricoles. Il a également favorisé l’industrialisation de l’agriculture à grande échelle, l’accaparement alarmant des terres, les expulsions forcées, ainsi que la consommation élevée de pesticides et d’OGM, mettant en danger l’humanité et la vie sur la planète.
Grâce à nos luttes et actions collectives au cours de ces 30 années de La Via Campesina, certains États et diverses institutions de la gouvernance mondiale ont fini par reconnaître la centralité de la souveraineté alimentaire des Peuples dans la formulation des politiques publiques et des déclarations internationales telles que la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·nes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales approuvée en 2018 par l’ONU, l’UNDROP. Pour parvenir à la réalisation des droits paysans, l’articulation et l’organisation du mouvement aux niveaux communautaire, national, régional et mondial sont indispensables.
“Il est important de s’organiser dans les campagnes et les villes pour revenir à la terre, semer la dignité et récolter l’espoir et la solidarité”. Perla Álvarez – CLOC LVC Amérique du Sud
¿Comment imagines-tu le monde avec les droits des paysan·nes et la souveraineté alimentaire ?
Depuis le Royaume-Uni, Aryo Fieldman, de Table Companions, partage un interview en podcast avec son ami Lucas, qui lui parle de ses rencontres avec des agriculteurs d’Amérique Latine et d’Europe, alors qu’il effectuait des recherches autour de l’agroécologie paysanne. Des camions de Coca-Cola qui usurpent la place de la souveraineté alimentaire au Canada, aux grains ancestraux en Italie qui émergeant comme une porte d’entrée vers un nouveau système alimentaire, Fieldman fonde une grande partie de son optimisme sur la place que l’agroécologie paysanne accorde aux idées de territorialité rurale et aux imaginaires du futur.
À travers des interviews avec des personnalités de premier plan qui militent pour la souveraineté alimentaire, tel que Jyoti Fernandes, de Land Workers Alliance, membre en Angleterre de La Via Campesina, Georgie Styles explore l’alimentation à l’intersection de l’art, du militantisme, de la politique, de la culture et des questions urgentes de notre époque dans son émission Frontline Food.
À quoi ressemblerait une véritable résilience dans nos systèmes alimentaires, au-delà du coronavirus?
Georgie étudie le rapport entre l’alimentation, l’agriculture, la santé et la récente pandémie de la Covid-19 en diffusant des histoires inédites sur le colonialisme et l’industrialisation, les savoirs autochtones et le militantisme pour la souveraineté alimentaire.
La terre ne se vend pas, la terre se défend!
Imagine qu’un jour on vienne chez toi et qu’on te dise que tu dois partir parce que des propriétaires terriens ont acheté tes terres et celles de tou·tes tes voisin·es ? As-tu entendu parler d’accaparement de terres ? d’expulsions forcées ? de criminalisation ? que ferais-tu si cela t’arrivait ? De Jujuy, en Argentine, Anastasia García, dans son spectacle de marionnettes “En lo de Doña Emiliana“, travaille avec des enfants et des jeunes pour raconter les expériences des familles paysannes et autochtones qui défendent leur mode de vie, leur production et leurs territoires.
Nous te proposons de regarder la pièce avec les enfants et les jeunes de ta communauté ou de ton organisation ! Le présent et l’avenir de la lutte pour atteindre la souveraineté alimentaire et réaliser le droit à l’alimentation dépendent de la transformation du système capitaliste industriel en systèmes alimentaires diversifiés, basés sur la souveraineté alimentaire et l’agroécologie paysanne.
Un jour, Emiliana reçoit la visite inattendue du maréchal Cualunquen qui lui dit qu’elle et sa famille doivent quitter sa maison immédiatement. Que fera la communauté pour empêcher que cela se produise ?
Souveraineté alimentaire, on veut la réforme agraire !
Depuis l’Argentine, le MNCI LVC, représenté par la jeunesse, nous invite à poursuivre la lutte pour la réforme agraire et la souveraineté alimentaire au son de la cumbia, un genre musical très populaire en Amérique latine. Les chemins de la lutte à travers l’art sont aussi tissés de joie et de rébellion. La culture paysanne a une très grande richesse musicale, chaque peuple et continent a son propre rythme, et dans notre révolution nous aimons danser. Augmente le volume !
Pour les paysannes, les femmes autochtones, les pêcheuses, les femmes sans terre, les travailleuses agricoles, les migrantes et les diversités, la souveraineté alimentaire est essentielle à leur propre existence et à la vie sur la planète. Elle leur apporte également des solutions concrètes à la faim, au chômage, au changement climatique et à la justice sociale. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour faire face à la violence, au patriarcat, à l’homophobie et au machisme qui continuent d’empoisonner nos territoires et nos sociétés, d’où l’importance de la communication, de l’éducation, de l’art et de la culture. Clara de Carvalho nous donne 4 notions clés pour comprendre son travail : l’agroécologie, la réforme agraire, les femmes et la souveraineté alimentaire.
La souveraineté alimentaire doit inclure une perspective féministe, ce qui implique de rompre non seulement avec un modèle agricole capitaliste, mais aussi avec un système patriarcal qui opprime les femmes et les diversités. Depuis plusieurs années, La Via Campesina propose le Féminisme Paysan et Populaire comme une réflexion collective, diverse et en construction. Trouve plus d’informations ici.
Les femmes sont au cœur de la définition de la souveraineté alimentaire de La Via Campesina!
Les femmes paysannes, autochtones, afro-descendantes, migrantes, saisonnières, pêcheuses, sans terre, ainsi que les diversités LGBTQ+ sont confrontées quotidiennement au modèle agro-industriel, au capitalisme et à l’extractivisme, des modèles qui empêchent leur droit de vivre sans violence, le droit à la terre, à l’eau, à la santé publique, à l’éducation et au logement, des droits fondamentaux déjà reconnus par l’UNDROP.
Pour les femmes et les diversités LGBTQ+ paysannes, la souveraineté alimentaire leur a rendu leur identité et les a amenées à aller plus loin et à constater, à partir de l’histoire de l’agriculture, leur rôle et leur importance dans le développement de l’identité paysanne, de l’agriculture et des systèmes alimentaires durables.
Shomira Sanyal a été inspirée par des thèmes tels que : les défis et les menaces posées par les politiques agricoles industrielles et leur impact sur la réforme agraire, l’accaparement des terres, le changement climatique et la criminalisation des mouvements sociaux. Le tableau montre deux paysannes, l’une avec la main qui répand des graines et l’autre qui utilise une faucille pour récolter les symboles qui représentent la lutte des paysan·nes, la terre, l’information et les biens communs. En arrière-plan, on aperçoit plusieurs silhouettes de centaines de personnes organisées et des bannières qui semblent articuler et montrer l’unité dans l’action.
¿Qu’est-ce que l’agroécologie ? Comment démarrer une démarche agroécologique?
En 5 minutes, Mirna Cruz répond à ces questions. Prendre le temps de les analyser.
1. Qu’est-ce que l’agroécologie paysanne?
L’agroécologie paysanne est la seule voie pertinente, viable et éthiquement admissible pour atteindre la souveraineté alimentaire, avec l’union des forces, des volontés et des moyens des peuples.
L’agroécologie paysanne est l’héritage des peuples ruraux et ancestraux, mis au service de l’humanité, c’est une manière d’être, de vivre et de produire, elle a des bases biologiques et sociales, avec une forte relation avec la nature, avec un accent sur le genre et avec un haut degré de diversification. Elle favorise le recyclage des produits et des intrants, engendre l’autonomie des personnes par l’autosuffisance et l’approvisionnement local et régional en aliments sains. Elle répond aux inefficacités et aux effets négatifs du système alimentaire industriel, qui repose sur l’utilisation intensive de produits agrochimiques et l’accaparement des terres.
2. L’agroécologie paysanne n’est possible qu’en mettant fin aux relations de domination et d’expropriation à l’encontre des femmes et des diversités LGBTQ+
Construire l’agroécologie, c’est construire la présence des femmes et des diversités dans toutes les instances de la vie, tout en éliminant les relations de pouvoir et de violence exercées à leur encontre.
3. Comment démarrer une démarche agroécologique ?
Dans le monde, La Via Campesina compte plus de 70 écoles et processus de formation basés sur l’éducation populaire qui, aussi bien comme méthode que comme concept, vise la massification de l’agroécologie dans les territoires et le renforcement de la souveraineté alimentaire des peuples. Tous ces processus de formation en agroécologie sont construits et organisés par des organisations membres de La Via Campesina.
Ce que La Via Campesina fait dans sa stratégie de formation agroécologique :
- Dénoncer les modèles axés sur le capital dans les campagnes – par des luttes directes, des occupations de terres, des assemblées, des blocages de rues, des foires, des kiosques paysans, des échanges de semences, des séminaires, des congrès, des conférences et des festivals qui montrent la richesse de la culture paysanne.
- Annoncer notre voie, le projet d’agriculture paysanne, et construire des savoirs – à travers des cours formels et informels (avec les leaders et militant·es) et des échanges d’expériences agroécologiques dans toutes les régions, des processus de “paysan·ne à paysan·ne”.
- Alliances campagnes-villes avec des étudiant·es, des femmes, des chercheur·uses, des universités et diverses institutions et organisations qui promeuvent l’agroécologie paysanne.
Où ?
- Dans la vie quotidienne : de paysan·ne à paysan·ne
- Dans les écoles rurales
- Dans les cursus de Licence/Master d’éducation en milieu rural.
- Dans les Instituts latino-américains d’agroécologie (IALA) et autres centres de formation paysanne.
“Il faut construire l’agroécologie paysanne avec les paysan·nes et des semences locales libres de produits agrochimiques et transgéniques”
Dans cette compilation, des artistes du monde entier sèment des graines d’espoir à travers des peintures, des illustrations et de la musique.
“Les semences sont la vie, l’existence, la liberté. Elles reflètent les mains ouvertes des peuples qui en prennent soin. Elles sont des ailes, des grands mères et des graines pour la paix…”
Préserver, cultiver et reproduire les semences paysannes est un élément fondamental de la lutte pour la souveraineté alimentaire. Les semences sont au cœur de ce combat. Si on ne possède pas de semences propres, on ne peut pas se débarrasser du contrôle des multinationales. Consulte notre module de formation sur les semences paysannes ici.
La campagne, la campagne, la campagne, le foyer des hommes, des femmes, de la diversité, de l’enfance que le temps agrandit et la lutte paysanne germe, fleurit !
Le soleil est témoin et la lune alliée.
on regarde le sol, oui, monsieur
mais seulement quand
nous plantons, on récolte la fleur
Le présent nous soutient,
le passé nous enseigne
nous marchons nuits et jours
mais seulement lorsque l’égalité est le sens de la voie
Le ciel passe en jugement,
la terre signe en bas
nous cultivons la paix, l’amitié
toutefois, uniquement lorsque
la graine est la liberté
Maintenant, nous te proposons de dessiner, prendre une photo ou broder les graines qui ont été collectées et récupérées dans votre communauté, organisation ou région, tout en écoutant la chanson de Fabio. Nous voulons montrer les différentes couleurs de la souveraineté alimentaire dans le monde. Sais-tu que de nombreuses graines et fruits portent des noms différents selon le pays ou la culture ? Sais-tu que dans de nombreuses régions du monde, les paysan·nes sont emprisonnés et criminalisés pour avoir conservé leurs graines ? Publie ta création sur tes réseaux et étiquette @la_via_campesina_official sur instagram avec les hashtags #PasDeFuturSansSouverainetéAlimentaire #LVC30Ans #DroitsPaysansMAINTENANT
Six sociétés multinationales contrôlent le marché mondial des semences. Les cultures OGM impliquent une production extensive, des monocultures et des taux élevés de consommation de pesticides, leur objectif est de faire du profit et non de mettre fin à la faim, ni de garantir les droits des paysan·nes, encore moins de prendre soin de la planète comme ils l’affirment dans leurs discours. La souveraineté alimentaire, c’est le pain, c’est la solidarité et la lutte!
Cette playlist regroupe plusieurs chansons de différents artistes, qui nous en sommes sûrs t’accompagneront dans tes activités à la campagne ou en ville, tu peux télécharger les chansons et ses paroles librement. Des jeunes, des étudiants, des militants, des agriculteurs, des artistes, en collaboration avec des mouvements progressistes en Indonésie, utilisent la musique pour sensibiliser les jeunes et construire des alternatives pour atteindre la souveraineté alimentaire.
Lorsque tu écoutes la chanson de Zé Pinto, militant du Mouvement des sans-terre du Brésil, prends une feuille de papier et fais une création artistique avec tout ce que tu as appris, ressenti et vécu pendant ta visite de la galerie, nous aimerions aussi connaître tes actions concrètes, tes propositions et tes rêves pour continuer à renforcer la lutte pour la souveraineté alimentaire et la justice sociale. Utilise tout ce que tu as à ta disposition, graines, couleurs, peintures, fleurs, argile ou crayons, continuons à globaliser l’espoir ! Partage ta création avec nous et envoie-la à : viacampesina@viacampesina.org
Le moment est venu de te remercier pour ta visite à notre galerie virtuelle, nous souhaitons qu’elle t’ait fourni des outils de formation, d’organisation et de mobilisation. Nous sommes profondément reconnaissants à tou·tes les artistes engagé·es et solidaires des peuples, qui contribuent quotidiennement avec leur talent aux luttes territoriales et idéologiques, dans la construction de nouveaux récits en faveur de la Souveraineté alimentaire et de sociétés plus justes. En particulier à celleux qui ont participé à cette édition.
As-tu apprécié la visite ? veux-tu en savoir plus sur La Via Campesina ? Regarde notre dernier film.
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