France : Néonicotinoïdes, le ministre de l’agriculture VRP de l’agro-chimie ?
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
(Bagnolet, le 19 janvier 2016) En indiquant hier aux apiculteurs, lors d’une réunion du comité stratégique apicole, qu’il n’y aurait pas d’interdiction des néonicotinoïdes, le ministre de l’Agriculture continue de prétendre développer durablement l’apiculture dans un environnement très largement contaminé par les insecticides néonicotinoïdes. Quand un ministre reconnaît être incapable de faire entendre raison aux tenants de l’agriculture intensive, il reconnaît tout simplement son incapacité à assumer ses responsabilités…
Dans son avis du 7 janvier, l’ANSES va dans le même sens que les accusations que nous portons contre les néonicotinoïdes : « En l’absence de mesures de gestion adaptées, l’utilisation des néonicotinoïdes entraîne de sévères effets négatifs sur les espèces non-cibles qui fournissent des services écosystémiques incluant la pollinisation et la lutte intégrée ». Cette analyse est partagée par la ministre de l’Ecologie, qui souligne que les mesures de gestions éventuellement décidées* seraient inapplicables.
La Confédération Paysanne demande donc à Stéphane Le Foll :
– d’assumer les conséquences de son renoncement qui maintiendra les mortalités sur les pollinisateurs et sur les organismes qui permettent justement de se passer de ces insecticides ;
– et donc d’arrêter de communiquer sur la durabilité de son plan de développement de l’apiculture, ainsi que sur sa volonté de développer l’agroécologie, toutes deux incompatibles avec les néonicotinoïdes.
Par conséquent, dans le cadre de la Loi biodiversité, nous demandons aux parlementaires de suppléer au renoncement du ministre, de se prononcer pour une interdiction de l’utilisation de ces produits et pour le soutien à leurs alternatives. De nombreux paysans ont mis en place sur leurs fermes diverses formes d’agriculture paysanne, ou biologique. Ce sont ces démarches, qui font la preuve qu’une agriculture sans néonicotinoïdes est possible, qui doivent être soutenues !
* Pour tenter de réduire l’exposition des abeilles et pollinisateurs, L’ANSES propose des mesures de gestion qui imposent que les cultures et les cultures suivantes soient non-attractives, qu’il n’y ait pas de fleurs dans la parcelle ni alentour et tout ceci en s’assurant « qu’elles soient appliquées sur le terrain par des moyens de contrôle effectifs ».
Contacts :
Thierry Dolivet, Responsable de la commission apiculture : 05 55 64 27 66
Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22
Elina Bouchet, Chargée de communication : 06 95 29 80 78