Forum Madagascar sur la souveraineté alimentaire
Ainsi, a-t-il été insisté au Forum de :
1. Prioriser la production agricole des paysans pour l’alimentation de la population, l’accès des paysans et des sans – terre au foncier pour améliorer leurs conditions de vie, l’accès à l’eau d’irrigation, aux semences de qualité, au crédit, une reforme agraire qui favorise les producteurs nationaux à l’accès à la terre, la lutte contre l’introduction des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) et des semences hybrides qui présentent un danger de pollution de l’ensemble des semences locales.
2. Veiller au respect des Droits des paysans à produire des aliments et le Droit des consommateurs à pouvoir décider ce qu’ils veulent consommer et qui et comment le produit.
3. Veiller au respect du Droit des Etats à se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix.
4. Renforcer la participation des populations aux choix de politique agricole.
5. Veiller au respect des femmes rurales qui assument des responsabilités énormes dans la production agricole et alimentaire.
6. Dénoncer l’inclinaison du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale (BM) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en faveur des intérêts des pays nantis et des grandes firmes transnationales pour imposer leur politique sur celle des petits pays en développement.
7. Soustraire les secteurs de l’Agriculture du cadre des négociations dans l’OMC et les transférer sous la responsabilité de la FAO.
8. Prioriser le développement de l’Agriculture familiale en milieu rural.
Les participants au Forum se sont penchés en travaux de commission sur un développement rapide de la « Vision Souveraineté Alimentaire » et ont proposé les priorités nationales suivantes face au contexte actuel de la mondialisation de l’économie.
Aspects économiques de la Souveraineté Alimentaire
- Suivi rigoureux des activités d’octroi de certificat foncier et de titre foncier pour éviter les actes de corruption.
- Renforcement de la mobilisation sociale au niveau des populations rurales sur le foncier, facilitation d’accès des producteurs locaux au foncier et facilitation d’accès des paysans aux ressources fondamentales de l’Agriculture pour disposer des capacités suffisantes dans la valorisation des terres.
- Intensification des actions de renforcement des capacités des paysans et des organisations paysannes en matière de production de semences améliorées pour être en mesure de satisfaire les demandes nationales en semences et lutter contre l’importation de semences OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) et de semences hybrides.
- Appui financier conséquent au Centre National des Recherches Agronomiques (FOFIFA) dans les travaux de recherche en semences et dans la vulgarisation des résultats obtenus auprès des paysans producteurs.
- Suivi rigoureux du PSDR (Projet de Soutien au Développement Rural) pour s’assurer des impacts directs sur les paysans qui en ont réellement besoin.
- Appui conséquent à l’intensification rapide de la production rizicole par le biais d’une campagne de vulgarisation des techniques écologiques efficaces et compatibles aux évolutions des cultures et des expériences traditionnelles pour être en mesure de satisfaire aux demandes locales en riz et pouvoir développer l’exportation de ce produit.
- Insertion de la notion de développement rural dans les programmes scolaires à partir des classes primaires.
- Collaboration étroite entre techniciens agricoles et paysans producteurs, d’une part et chercheurs, partenaires financiers et paysans producteurs, d’autre part.
- Intensification du renforcement des capacités des paysans producteurs et des organisations de producteurs en matière de normes et qualité des produits.
- Intensification des constructions de petites infrastructures (réseaux d’irrigation, magasins de stockage) pour pouvoir développer la production rizicole.
- Facilitation d’accès au crédit pour les initiatives locales de développement des techniques et systèmes d’irrigation.
- Vulgarisation et facilitation d’accès au crédit pour le développement de la mécanisation agricole performante telle que tracteur, mini – tracteur et attelage animal selon les besoins des paysans et les conditions physiques locales.
- Catégorisation des institutions financières pour l’accès des paysans au crédit et non pas uniquement pour les opérateurs économiques.
- Valorisation et appui aux institutions financières traditionnelles auto – gérées par les organisations paysannes.
- Appui particulier au développement du mouvement coopératif des paysans en matière d’accès au crédit pour améliorer les services d’approvisionnement des producteurs agricoles en intrants et la commercialisation des produits sur les marchés intérieur et d’exportation.
- Appui au renforcement des capacités des producteurs, des organisations de producteurs et des entrepreneurs en matière de transformation des produits agricoles suivant normes et qualité pour développer les marchés intérieur et d’exportation.
- Appui aux pêcheurs traditionnels et artisanaux dans l’amélioration de leur production de leur sécurité en mer dont accès au crédit pour les équipements de pêche, mise en place d’infrastructures de conservation des produits. Surveillance rigoureuse contre la razzia et la surexploitation des ressources marines opérées par la pêche industrielle. Protection de la zone de 2 miles réservée à la pêche traditionnelle et artisanale. Mise en place d’un Secrétariat d’Etat à la Pêche pour s’occuper plus efficacement de l’application de la loi maritime en vigueur.
- Renforcement de la sécurité publique en milieu rural pour permettre aux paysans et aux familles paysannes de produire dans la sérénité.
- Protection des produits locaux par l’Etat et les citoyens face aux importations massives de produits alimentaires par la pratique du dumping.
- Correction de la politique de l’Etat qui favorise l’importation massive de riz des pays d’Asie pour réguler les prix des produits locaux par un appui plus conséquent de l’intensification de la riziculture locale.
- Défense des intérêts paysans et non pas uniquement des opérateurs économiques nationaux dans les négociations bilatérales ou multilatérales sur les Accords de Partenariat Economique (APE), dans le processus de l’intégration régionale du SADC (Southern Africa Development Community) et du COMESA (Common Market of Eastern and Southern Africa) ainsi qu’au niveau de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
- Insertion de la Société civile à participer dans les négociations sur les Accords de Partenariat Economique (APE).