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Les Paysans et Paysannes du Cameroun sinterrogent ! Commerce et Agriculture, Déluge ou Espoir ?
23 janvier 2008 / 0h00 à 26 janvier 2008 / 0h00
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Les paradoxes d’un pays qui déclare toujours avoir atteint son autosuffisance alimentaire ( Cameroun), se dévoilent lorsque l’on fait le tour dans ses marchés locaux.
Comme initialement communiqué, le CORDAP a tenu ses journées, l’une le 23/01/2008 en prélude au FSM, et l’autre le 26/01/2008 le jour même de la journée Mondiale d’action du FSM décentralisé ; nos deux points de chutes étaient les marchés du Nfoundi et de Mokolo sise à Yaoundé.
Arrivée le 23/01/2008 à 9h00 au marché du Nfoundi deux bonnes heures et demi nous ont permis de sensibiliser nos compatriotes consommateurs, que notre capacité de production vont de paire avec leur choix de consommation sur ce que nous produisons localement.
Ensuite, nous avons visité tous ensemble quelques alimentations, boutiques, super marchés, etc dans le seul but de démontrer le déluge que connaissent nos produits locaux via les pratiques d’importations massives et incontrôlées ainsi que le dumping.
En fin, nous avons procédé par des dénonciations publiques des pratiques politiques d’idéologies néo ou ultralibérales prônées par le FMI, l’OMC et la BM, et que charrient les négociations en cours entre l’UE et les pays ACP, en vue de l’objectif ultime qui est le libre-échange.
La deuxième étape fut celle du marché Mokolo, le 26/01/2008 à la même heure et toujours avec les mêmes mécanismes, et résultats. Toujours le déluge. Les produits importés inondent nos marchés locaux au détriment de ceux produits sur place.
Prenons quelques exemples à cet effet, en commençant par les conditions inégales d’échanges. Si un Kg du riz importé des Etats-Unis ou d’Asie entre au Cameroun sans frais de douane, il coûte 200 à 300 Frs cfa maximum sur le marché contre 400 et 500 Frs cfa pour le riz Camerounais. Pour une raison simple. Le riz Américain ou Asiatique bénéficie d’abord des subventions agricoles avant d’arriver à son usinage, puis des subventions à l’exportation. Privilèges qui lui donnent un prix de revient plus bas, et le rend plus compétitif au prix de vente que le riz Camerounais au coût de production prohibitif, et qui ne se trouve presque pas dans la plupart de nos marchés locaux faute de péréquation jadis applicable pour amoindrir les prix de vente, promouvoir sa commercialisation, sa distribution sur l’ensemble du territoire national, et de garantir un prix rémunérateur aux paysans.
Le Cameroun est potentiellement un grand pays producteur de riz et de blé. Le moment est donc venu de repenser nos politiques agricoles et commerciales, ou politiques de développement tout court, si nous voulons atteindre les objectifs du millénaire pour le développement en 2015 ; en optant par des mesures protectionnistes contre les importations massives des produits agricoles (Riz, Blé, poissons,…) et pour la promotion d’une production locale durable.
Des résultats de telles mesures nous assurerons notre droit à l’alimentation, des créations d’emplois, le développement rural, l’économie des devises, l’autosuffisance vers la souveraineté alimentaire. Les surplus pourront donc entrer dans le commerce international sans risque.
Nous souhaitons à travers le FSM 2008 que nous avons conjointement organisé avec La Via Campesina, vous convier à un nouvel appel à mobilisations et d’actions permanentes contre les APE de l’UE/ACP.
Nous pouvons déjà avoir été trompés autrefois, mais maintenant, nous savons tous et toutes, qui nous sommes, ce que nous valons et ce que nous voulons. Voilà pourquoi les 23 et 26/01/2008, on pouvait lire sur nos panneaux :
* L’OMC tue les paysans, Barrons lui la route dans l’agriculture ,
* Pas d’APE sans souveraineté alimentaire au Cameroun,
* Le Temps est venu pour la réforme agraire,
* Accordons aux femmes et aux jeunes la place qu’ils méritent dans notre société,
* La Place de la souveraineté alimentaire est de CHOIX dans notre constitution, globalisons la Lutte, globalisons l’Espoir,
* Etc….
Nous paysans dont le souverain devoir consiste, dans la production nourricière vers la construction de la souveraineté alimentaire du Cameroun. Nous dont l’indolence et les maux qui résultent des manèges de la mondialisation du commerce agricole via la puissance des multinationales… ne nous laissent à peine le temps de pourvoir à notre subsistance dignement.
Le concept de souveraineté alimentaire nous convie au quotidien à l’espoir qu’un autre monde est possible si et seulement si nous globalisons la lutte.
Ensemble, construisons le maintenant ! car il commence dans votre assiette.
Vive le FSM 2008
Vive la Via Campesina
Vive la souveraineté alimentaire
Vive le CORDAP
Les paysans et paysannes du CORDAP – Cameroun / La Via Campesina