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France : 16 & 17 avril, toutes et tous à Bure pour le Printemps des luttes paysannes!
16 avril 2016 / 0h00 à 17 avril 2016 / 0h00
Nous appelons au Printemps des Luttes paysannes, un week‐end de rencontres et d’action le 16 et 17 avril à Bure (Meuse) à l’occasion de la journée internationale des luttes paysannes.
Disparition des terres et fabrique du désert en France et à Bure
Partout en France et en Europe depuis plusieurs années des foyers de lutte se multiplient contre des projets d’accaparement de terres, qu’il s’agisse de grands projets d’infrastructures, de zones industrielles et commerciales, de centrales énergétiques, etc. 78 000 ha de terres agricoles disparaissent tous les ans, l’équivalent d’un département tous les 7 ans. Pendant ce temps là la fuite en avant permanente du productivisme continue et les projets agro‐industriels prolifèrent : fermes usines à vaches, porcs, poulets, huîtres, et exploitations céréalières gigantesques, s’accaparent des pans toujours plus larges du territoire. Ces deux dynamiques dessinent un territoire désert toujours plus soumis aux exigences de rentabilité économique et de contrôle social maximal, au détriment de nombreux agriculteurs exsangues, des installations et de la possibilité d’habiter pleinement un territoire.
Du côté de Bure, depuis 20 ans, l’ANDRA (Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs) accentue la désertification sociale de la région pour y implanter le monstrueux projet CIGEO de poubelle nucléaire : 300 km de galerie à 500 m de profondeur pour y stocker des déchets concentrant 99,9% de la radioactivité des centrales nucléaires françaises, 600 ha d’installations de surface, plus de 40 milliards d’euros, 130 ans de travaux, pour un risque zéro garanti pendant 100 000 ans (promis juré). Depuis 10 ans l’agence, en complicité avec la SAFER, s’est accaparée plus de 2000 hectares de forêts et 1000 hectares de terres agricoles en maniant la carotte et le bâton auprès des agriculteurs et propriétaires. Pour l’instant il n’y a pas de déchets sur place, le projet n’a pas encore d’existence légale mais des travaux préparatoires ont commencé en septembre 2015 sur des centaines d’hectares !
Qui sommes-nous ?
Depuis l’été 2015 et le campement VMC, le collectif Terres de Bure s’est cristallisé à l’occasion d’une discussion contre l’accaparement des terres de l’ANDRA. Ce collectif réunit différentes composantes de la lutte contre CIGEO.
Nous sommes des paysan-ne-s de la région et d’ailleurs révolté-e-s par le futur saccage des terres agricoles et des forêts que promet l’installation de la poubelle nucléaire.
Nous sommes des habitant-e-s des environs de Bure, de la Maison de résistance à la poubelle nucléaire et ailleurs, dont la simple existence s’oppose à la désertification contrôlée du territoire. Nous sommes des « militant-e-s », nouveaux ou « historiques », individus, membres de collectifs informels, d’associations, décidé-e-s à nous réapproprier ce territoire des mains voraces de l’ANDRA.
Le 15 novembre 2015 lors des « Semis Radieux » nous étions plus de 200, emmenés par 11 tracteurs, à enraciner notre résistance sur les terres de l’ANDRA, à un jet de pierres de ses locaux. Blé, orge, avoine, moutarde, arbres fruitiers, arbres de haies, fleurs : le champ que nous avons semé ce jour là est celui des possibles ! (plus d’infos ici)
Pourquoi se rencontrer ?
Le 16 et 17 avril nous renforcerons nos résistances en prenant le temps de la rencontre et de l’action. Nous invitons donc celles et ceux qui résistent à la dépossession des terres agricoles, des forêts, des territoires : collectifs en lutte contre des projets d’accaparement des terres, réseaux d’agriculture paysanne, personnes et collectifs qui construisent l’autonomie matérielle et politique face à un système qui organise la dépendance.
16 avril se tiendra une journée de rencontres sur les résistances à l’artificialisation des sols et l’accaparement des terres. L’enjeu est d’échanger sur nos luttes et construire des liens pour nous renforcer, imaginer et mettre en œuvre des stratégies de résistance à différentes échelles sans s’enfermer dans le « local ». Il s’agit également de croiser les perspectives et partager des analyses entre différentes composantes des résistances aux accaparements de terres.
Dimanche 17 avril, on colle des patates à l’ANDRA : semons ensemble les terres accaparées par CIGEO pour nourrir la lutte ! Nous sommes bien déterminé-e-s à ne pas laisser les aménageurs, technocrates et autres voraces du foncier désertifier les territoires !
Venez nombreux et nombreuses ! télécharger le programme