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17 avril : les paysans du monde entier se mobilisent pour la souveraineté alimentaire et contre les traités de libre-échange
17 avril 2015 / 0h00
Communiqué de presse – La Via Campesina
(Harare, Zimbabwe, 17 avril 2015) Aujourd’hui, des milliers de paysannes et paysans membres du mouvement international La Via Campesina se mobilisent de par le monde contre les multinationales et les traités de libre-échange. Ceux-ci touchent durement les petits paysans et leur agriculture, ainsi que la souveraineté alimentaire. Depuis 1996, La Via Campesina et ses alliés célèbrent le 17 avril comme étant la journée internationale des luttes paysannes(1).
Les traités de libre-échange sont au service des multinationales et de leur mode de production capitaliste et industriel qui dépend lourdement des intrants agrochimiques. Ils entraînent des vagues de déplacement, d’expulsion et de disparition des paysannes et des paysans. Les traités de libre-échange font du profit leur priorité absolue au détriment de tout droit et de toute autre préoccupation. Un important traité de libre-échange est actuellement en cours de négociation entre l’Union européenne, les Etats-Unis et le Canada. Ces discussions, si elles aboutissent, auront pour effet de libéraliser les échanges commerciaux et les investissements en faveur des multinationales (voir les vidéos).
A travers de centaines d’actions locales et globales (voir la carte régulièrement mise à jour), La Via Campesina rappelle l’importance des luttes locales et, par la même occasion, souligne le besoin d’une alliance entre les communautés urbaines et rurales. Parmi les actions qui auront lieu jusqu’à la fin du mois, citons des occupations de terres, des échanges de semences, des manifestations, des séances de promotion de la souveraineté alimentaire, des événements culturels, des actions directes et des débats.
Cette année, en Europe, notamment en Allemagne, en Suisse et en Belgique, des manifestations sont organisées contre le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership – TTIP), l’Accord économique et commercial global (AECG, ou en anglais Comprehensive Trade and Economic Agreement – CETA) et l’Accord sur le commerce des services (ACS, ou en anglais Trade in Services Agreement – TiSA). En Asie, au Japon et en Corée du Sud, un important rassemblement est prévu pour forcer le gouvernement japonais à refuser les négociations de l’Accord de partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership – TTP). En Amérique du Sud, une grande marche rassemblant plus 1 500 personnes venant du monde entier se déroulera en Argentine pendant le congrès de la CLOC-Via Campesina (Coordination des organisations paysannes d’Amérique latine) à Buenos Aires.
La Via Campesina a pour objectif de dénoncer les lois et les forces qui affectent la vie paysanne, un précieux héritage des peuples au service de l’humanité. Le mouvement fait la promotion de la souveraineté alimentaire afin d’éradiquer la faim dans le monde et d’instaurer la justice sociale.
Face à ce sombre tableau où le libre-échange et les profits juteux dominent, La Via Campesina propose une économie fondée sur l’équité qui rééquilibrerait les rapports entre l’homme et la nature. La réforme agraire et l’agriculture durable sont au centre de ce mode de vie fondé sur la souveraineté alimentaire des peuples.
Porte-paroles pour la presse:
Ndiakhate Fall, CNCR, Sénégal (en français): + 221 77 550 89 07
Marina dos Santos, Landless movement, Brésil (en espagnol et portugais): +54 9261571785
Yudhvir Singh, BKU, Inde (en anglais): +54 926115717585
* Faites connaître vos actions en nous envoyant des informations relatives aux événements prévus à l’adresse suivante: lvcweb@viacampesina.org
* Faites-nous également parvenir vos article, photos, vidéos, posters, des tracts, etc. Nous publierons en ligne et sur la carte reprenant toutes les actions prévues sur www.viacampesina.org
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(1) Origine de cette journée mondiale: Le 17 avril 1996, au Brésil, la police militaire a assassiné 19 paysans à Eldorado dos Carajás, dans l’état de Pará. Ces paysans étaient membres du Mouvement des paysans sans terre (MST). Ce jour-là, 1500 hommes et femmes bloquaient l’accès à l’autoroute BR-150 à Eldorado dos Carajás avec pour objectif de forcer l’État et le gouvernement fédéral à entamer une réforme agraire. Vers 16h, 155 hommes de la police militaire de l’État ont encerclé les manifestants du MST, ils ont ouvert le feu et ont fait usage de gaz lacrymogènes contre eux. Au bilan des 19 personnes tuées sur place, 3 personnes sont mortes des suites de leurs blessures et 69 autres ont été blessés. Les autorités étatiques, la police, l’armée et les propriétaires terriens sont responsables de l’organisation et de l’exécution de ce massacre.