Esprit de résistance et engagement des jeunes à lutter pour un nouveau modèle social
Ronald Colbert [AlterPresse – Haiti]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7805
(Maputo, Mozambique, 20 oct. 08) Les jeunes, femmes paysannes et hommes paysans, membres de Via Campesina, décident de
s'engager résolument dans la construction d'un nouveau modèle social basé sur la souveraineté alimentaire des peuples à travers une réforme agraire
intégrale.
Cette mobilisation internationale se déroule autour du thème « Jeunes, globalisons la lutte, globalisons l'espoir ».
« Nous voulons accéder à la terre, par des politiques d'appui au retour et à l'implantation permanente de la jeunesse dans la campagne, afin de
garantir l'alimentaton et le futur de notre planète », se propose l'assemblée des jeunes de Via Campesina dans une résolution issue de leurs
travaux les 16 et 17 octobre 2008 [1] et obtenue par l'agence en ligne AlterPresse.
La réalité mondiale, observée par les jeunes paysans de plusieurs continents (Afrique, Amérique y compris Caraïbes et Amérique centrale,
Asie et Europe), comporte des inégalités et misères entretenues et étendues par le système capitaliste néolibéral avec ses moyens de
répression, d'extorsion et de propagande.
« Ce système a imposé une agriculture intensive qui provoque l'abandon du milieu rural, un phénomène de migracions entre les régions du monde, des
difficultés d'accès à la terre et aux biens naturels, stimule les produits transgéniques, la perte de la souveraineté alimentaire tout en impulsant
de nouvelles formes de colonisation comme les agrocommerces, lesquels affectent spécialement les jeunes, les femmes et la classe travailleuse »,
selon la résolution de la jeunesse paysanne de Via Campesina.
Pour faire face à cette situation, les jeunes, paysannes et paysans du mouvement international de Via Campesina, annoncent leur volonté de lutter
et d'agir contre le modèle néolibéral, l'impérialisme, les forces d'occupation, les traités de libre commerce, les politiques agricoles
dictées par l'Organisation mondiale du commerce (Omc), le Fonds monétaire international (Fmi), la Banque mondiale (Bm), les multinationales, les
organismes génétiquement modifiés (Ogm), la criminalisation des organisations sociales et des migrations laborales.
La solidarité entre les régions est importante pour les mouvements sociaux qui revendiquent en faveur de modèles alternatifs au système néolibéral,
affirment les jeunes paysannes et paysans de Via Campesina qui suggèrent la mise en oeuvre de principes d'intégration des régions par la
réciprocité, la complémentarité et la coopération devant dépasser les inégalités sociales.
Au-delà de la formation politique et idéologique intégrale, de l'éducation populaire, des sessions d'apprentissage des paysannes et paysans en
techniques agroécologiques, l'assemblée des jeunes de Via Campesina insiste sur une amélioration de la communication entre les jeunes de
différentes organisations membres du mouvement international par des initiatives culturelles et la création de réseaux de communication
alternative « comme instrument politique et social de transformation du modèle existant qui tient une emprise sur le monde.
Ce plan d'actions suppose un approfondissement et une avancée dans le débat autour des causes des migrations (des mouvements humains) et de la
situation de la classe travailleuse.
Les jeunes de la campagne et des villes s'évertueront alors à articuler entre eux des relations et alliances politiques, sociales et culturelles
dans la perspective d'une unité organique sectorielle mondiale pour le changement social et la conquête de la souveraineté alimentaire.
Pour aboutir aux objectifs mentionnés, les jeunes paysannes et paysans de Via Campesina ont convenu de créer une commission devant dynamiser les
tâches de coordination pendant la cinquième conférence du mouvement international.
En 2009, ils tiendront au moins une session sectorielle ainsi qu'une campagne internationale en Espagne à la fin de l'année à venir.
Concrètement, ils s'engagent à construire, développer et consolider leur espace de jeunes au sein des organisations nationales, régionales et
internationales de Via Campesina, tout en projetant de socialiser les contenus de leur assemblée d'octobre 2008 en Mozambique auprès d'autres
organisations amies et de jeunes personnes.
Dans ce contexte, ils demandent l'incorporation de 2 juenes, un homme et une femme, dans la commission de coordination internationale (CCI) de Via
Campesina.
Du jeudi 16 octobre à aujourd'hui lundi 20 octobre 2008, c'est une véritable communion prévalant parmi le foisonnement de jeunes, paysannes
et paysans, de plusieurs régions du monde(dont Haïti), qui continunt de contribuer beaucoup à la mystique (différents actes culturels fusionnés /
jeux de rôles, chants, poèmes et danses) pour tenter d'illustrer un courant culturel international fort au sein de Via Campesina, constate
AlterPresse.
[1] en prélude au Ve congrès du mouvement international paysan qui se
tient encore jusqu'au 23 octobre à Matola