ECVC dénonce le coup d’État en Bolivie : lettre ouverte aux institutions européennes
Bruxelles, le 20 novembre 2019 : le 18 novembre, ECVC a envoyé une lettre ouverte à tous les membres du Parlement européen, au Président de la Commission européenne et au Président du Conseil européen, dénonçant le coup d’Etat en Bolivie et l’aval de l’Union européenne à cette ingérence antidémocratique. Nous exprimons notre soutien au peuple bolivien et condamnons la violence contre les communautés paysannes, indigènes et défavorisées.
La version pdf de la lettre ouverte peut être consultée ici.
LETTRE OUVERTE : COUP D’ÉTAT EN BOLIVIE
Cher.e.s représentant.e.s de l’Union européenne,
La Coordination européenne Via Campesina (ECVC) exprime sa profonde préoccupation face à la situation politique en Bolivie et à l’ingérence antidémocratique dont a été victime son président élu, Evo Morales, la semaine passée. ECVC considère que la démission d’Evo Morales est le résultat d’un coup d’État fomenté par l’opposition et les élites économiques, avec la complicité des forces armées et de la police boliviennes. ECVC condamne fermement ce coup d’Etat.
En outre, ECVC souhaite valoriser le travail accompli par Evo Morales en tant que président de l’État plurinational de Bolivie : ses politiques sociales et inclusives ont considérablement réduit la pauvreté, valorisé l’agriculture paysanne et assuré la représentation et l’inclusion des populations et cultures indigènes dans un pays extrêmement diversifié. Nous aimerions également souligner le rôle crucial joué par le gouvernement d’Evo Morales à l’ONU dans l’élaboration et l’adoption de la Déclaration historique des droits des paysan.ne.s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.
Par le biais de cette lettre ouverte, nous souhaitons tout d’abord exprimer notre soutien au président démocratiquement élu, Evo Morales, qui a été contraint de quitter son poste et de s’exiler sous la menace armée. Deuxièmement, nous déclarons notre solidarité avec le peuple bolivien, qui est la première victime de ce coup d’État. Nous exprimons également notre profonde préoccupation face aux violences et attaques racistes qui ont touché la population ces derniers jours, en particulier les personnes les plus vulnérables de la société bolivienne, à savoir les populations indigènes, les classes sociales les plus défavorisées et les paysan.ne.s.
ECVC regrette la décision, prise mercredi passé, du Parlement européen de refuser de qualifier la situation en Bolivie de coup d’Etat. Nous déplorons également la reconnaissance par les institutions européennes de la nouvelle présidente par intérim, Jeanine Añez, comme chef d’État légitime.
Toutefois, nous réitérons notre inquiétude pour la sécurité du peuple bolivien et appelons donc les institutions de l’Union européenne à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger la population et le respect des droits humains en Bolivie. En outre, nous appelons les institutions de l’Union européenne à soutenir et à exiger la tenue d’élections démocratiques transparentes et libres en Bolivie dès que possible, et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir au peuple bolivien le droit d’exprimer librement ses opinions politiques et d’exercer sa souveraineté populaire, dans un contexte de sécurité et de non-violence.
Meilleures salutations,
Le Comité de coordination d’ECVC.
Crédit photo : Aizar Raldes – AFP
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