« Les discussions de la 11e conférence ministerielle de l’OMC s’effondrent ! Célébration e l’échec des négociations de l’OMC en Argentine »

« LES DISCUSSIONS DE LA 11e CONFÉRENCE MINISTERIELLE DE L’OMC S’EFFONDRENT ! CÉLÉBRATION DE L’ÉCHEC DES NÉGOCIATIONS DE L’OMC EN ARGENTINE »

La Via Campesina et ses alliés exigent la FIN de l’OMC et du système des accords de libre-échange (ALE).

26 décembre 2017 : Dans le cadre de la semaine d’action contre la 11e Conférence ministérielle de l’OMC de 2017 en Argentine, des centaines de déléguées et délégués du réseau mondial des mouvements paysans de La Via Campesina, avec des organisations alliées, ont convergé à Buenos Aires au début du mois, réclamant la fin de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de son régime mondial de libéralisation du commerce.

Avec les résultats de la 11e conférence ministérielle considérés comme un “échec total”, La Via Campesina célèbre cette impasse et appelle tous les mouvements à rester vigilants en même temps. Les négociateurs de la libéralisation du commerce continueront à chercher d’autres voies pour attaquer l’agriculture paysanne, la pêche traditionnelle et la souveraineté alimentaire – que ce soit à travers l’OMC ou n’importe quel accord de libre-échange. La Via Campesina a toujours maintenu sa position ferme de rejeter l’OMC plutôt que de proposer une réforme ou un ajustement des règles de cette institution.

En 2003, juste devant le lieu de la conférence ministérielle de l’OMC à Cancun, au Mexique – quand notre camarade Lee Kyung Hae, paysan coréen, s’est poignardé et s’est ôté la vie, il portait encore une bannière disant “l’OMC tue les paysans”. Durant notre semaine d’action à Buenos Aires, nous nous sommes rappelés de ses mots et avons promis que sa vie et celle d’innombrables autres paysannes et paysans qui se sont sacrifié.e.s sur l’autel du libre échange, ne seront pas en vain. Nous continueront à résister à l’OMC et nous n’arrêterons qu’après son démantèlement total avec celui du néolibéralisme.

L’échec de la 11e Conférence ministérielle a confirmé notre position, que l’OMC est antidémocratique, illégitime et qu’elle ne promet que les intérêts du grand capital aux dépens des paysans, des travailleurs ruraux, des pécheurs, et de la terre mère. Le projet de texte sur l’agriculture a été créé d’une manière totalement antidémocratique par quelques États membres et n’a aucune légitimité.

La question clé pour les pays en développement et les paysans à cette conférence ministérielle concernait le stockage public, qui soutient la souveraineté alimentaire des États – qui est le droit souverain de tout pays de maintenir des stocks de nourriture afin de nourrir son peuple. Ces stocks sont souvent procurés par des petits agriculteurs. Les stocks publics sont donc d’importantes sources de revenus pour les familles économiquement pauvres et les communautés paysannes dans le monde. Ces programmes doivent être multipliés et développés partout dans le monde pour atteindre la souveraineté alimentaire. Mais pour les règles de l’OMC ces stocks et ces subventions sont des détournements commerciaux.

À la conférence ministérielle de l’OMC à Bali, en 2013, les pays ont convenu d’une “clause de paix”, tant qu’une solution permanente soit trouvée.1 Cette clause de paix était problématique dû aux nombreuses conditions auxquelles elle était liée. Trouver une solution permanente et inconditionnelle était une demande clé des pays en développement à Buenos Aires. Mais les États-Unis ont simplement refusé même de mentionner une ‘solution permanente’ à la CM11, manquant ainsi à sa promesse de Bali. Après un long bras de fer, aucune solution permanente n’a été trouvée et aucun délai n’a été fixé. Actuellement, les pays continueront à utiliser la clause de paix. Les confrontations durant la CM11 montrent qu’évidemment les pays développés ne veulent pas que les pays en voie de développement implémentent des programmes d’aide sociale destinés à améliorer les vies des peuples les plus pauvres économiquement et des communautés paysannes.

Ayant participé à plusieurs protestations, débats et discussions au Sommet des Peuples – tout en menant des actions directes contre l’OMC et contre les ALE à la 11e Conférence Ministérielle – La Via Campesina réitère ses engagements de vaincre l’OMC partout où elle s’incruste. Nous avertissons, toutefois, que la hausse des ALE bilatéraux et inter-régionaux est une menace aussi importante que l’agonisante OMC. Nous devons rester vigilants dans notre lutte pour la souveraineté alimentaire, en demandant, entre autres, plus de politiques publiques qui protègent et promeuvent des systèmes alimentaires axés sur les principes de la souveraineté alimentaire.

En 2018 et après, l’OMC continuera à menacer l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire. Nous, en tant que La Via Campesina, continuerons donc de lutter fortement contre les menaces de l’OMC, des ALE et de n’importe qui demande la libéralisation du commerce. Nous lutterons pour le droit à la souveraineté alimentaire des peuples.

POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE !

L’OMC HORS DE L’AGRICULTURE !

LA VIA CAMPESINA

——————————————————————————————————–

POUR LES REQUÊTES DE PRESSE

  • Français : Claude Girod – Confidération Paysanne, La Via Campesina, France (54) 91121824509

  • Anglais : Kim Jeong Yeol – Association des Femmes Paysannes de Corée – Commission de Coordination Internationale – La Via Campesina, Corée (54) 91138781935

  • Espagnol : Deolinda Carrizo – Mouvement National Syndical des Paysans Indigènes, Cloc, La Via Campesina, Argentine. (54) 91133489316

  • Nuri Martinez – Fédération Nationale des Syndicats Unitaires Agricole – FENSUAGRO – Commission de Coordination Internationale, La Via Campesina, Colombie.

POUR PLUS D’INFORMATIONS

viacampesina.org | facebook.com/viacampesinaofficial | @via_campesina

1La clause de paix implique que si un pays en développement donne des subventions dépassant 10%  de la production (basé sur la formule absurde de l’Accord sur l’agriculture qui utilise les niveaux de base d’il y a 30 ans – de 1986 à 1988 – comme prix de référence), les autres pays ne pourraient le contester auprès de l’OMC qu’après 2017.