Déclaration des droits paysans : “Nous appelons tous les Etats à soutenir ce processus”
Déclaration orale de Ndiakhate FALL lors de la 33ième session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme
Monsieur le Président,
(Genève, le 20 septembre 2016) Je m’appelle Ndiakhate FALL, paysan sénégalais et représentant africain de La Via Campesina. Au nom du CETIM, des organisations de paysans et d’autres travailleurs ruraux en Afrique, nous tenons tout d’abord à remercier Madame Nardi Suxo Iturry, Ambassadrice de la Bolivie et la Présidente du Groupe de travail intergouvememental sur les droits des paysans pour son rapport présenté à la présente session.
Les organisations de paysans africains sont fortement mobilisées sur le projet de Déclaration des droits des paysans. Nous souhaitons que l’essentiel du contenu de ce projet soit maintenu et certains de ses articles soient encore renforcés. Pour nous les paysans, les droits tels que les droits à la terre, à l’eau, aux semences, à la biodiversité, à un revenu adéquat ou à la souveraineté alimentaire sont primordiaux.
A ce propos, nous souhaitons insister sur le droit de participer à la prise de décision et le droit à l’information (art. 1 2 du projet de la Déclaration). Il est indispensable que les paysans, directement ou par l’intermédiaire de leurs organisations participent « à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques, programmes et projets qui peuvent avoir une incidence sur leur vie, leurs terres et leurs moyens de subsistance. » Il en est de même pour les prises de décisions concernant la recherche scientifique et l’innovation.
Les droits culturels et savoirs traditionnels constituent un autre aspect important des droits des paysans, comme mentionné à l’article 29.
S’agissant de l’article 19 portant sur le droit à la terre, il doit englober impérativement la réforme agraire, l’interdiction des latifundios et la reconnaissance de la fonction sociale de la terre. Il doit également englober les obligations extraterritoriales des États. Ces derniers ne devraient pas violer eux-mêmes le droit à la terre sur le territoire d’autres Etats mais également devraient prendre des mesures à l’égard des entités impliquées dans l’accaparement des terres à grande échelles.
Monsieur le Président, Nous appelons tous les Etats, en particulier les Etats africains, à soutenir ce processus et nous les invitons à prendre une part active aux travaux du groupe de travail intergouvernemental.
Monsieur le Président, Je vous remercie de votre attention.