Communiqué de solidarité de La Vía Campesina pour protester contre la criminalisation de la lutte sociale
(Harare, Mars 27, 2015) La Vía Campesina internationale condamne les actions suivantes de criminalisation et de persécution des protestations sociales qui ont eu lieu récemment:
- Tentative d’homicide contre Gene Santos, conseiller en communication du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre, MST du Brésil. C’est à Tamboril, lors du retour vers son village de Monte Alegre, dans la nuit du 13 mars dernier que la tentative d’assassinat a eu lieu. Un tireur isolé l’a pris pour cible plusieurs fois, mais, grâce à sa réaction rapide, M. Santos est sorti indemne.
- Menace de mort contre la personne de João Pedro Stedile, également membre du MST du Brésil, et dirigeant de la Via Campesina au niveau international. Un avis posté sur les réseaux sociaux demandait la capture de Stedile « vivant ou mort ». Le dirigeant du MST était présenté comme un « ennemi de la patrie » et l’auteur offrait une récompense de 10 000 réaux brésiliens. L’assassinat d’un dirigeant paysan était ainsi encouragé par la promesse d’une récompense.
- Daniel Pascual, dirigeant du Comité d’Unité paysanne (CUC) du Guatemala est faussement accusé de terrorisme, d’incitation à commettre des crimes, de coercition et infraction à la Constitution. Cette plainte a été déposée par la ligue ProPatria, organisation de droite, dans un nouvel effort pour le réduire au silence et briser son rôle de défenseur des droits des Peuples autochtones. Le 24 janvier dernier, il a été agressé dans la ferme de San Antonio Las Torjes, au village de Cruz Blanca, San Juan Sacatepéquez. Cette agression fait suite à toute une série d’abus de pouvoir dont l’imposition d’un état de siège, la militarisation de la région, l’arrestation de plusieurs paysans et l’injuste condamnation de quatre d’entre eux à une peine de 40 ans de prison.
En tant que mouvement paysan international, nous condamnons fermement ces agressions et ces menaces contre nos camarades et nos représentants et nous demandons que les coupables comparaissent devant le tribunal. Nous protestons contre toutes tentatives de criminalisation des luttes paysanne. Nous dénonçons tous les actes de violence à l’encontre de notre mouvement et d’autres organisations ou acteurs engagés dans la construction d’un projet populaire paysan – pour la terre, la souveraineté alimentaire, la réforme agraire, avec des initiatives et des politiques qui cherchent à améliorer la vie des paysans et des paysannes dans les zones rurales.
Globalisons la lutte, globalisons l’espérance!
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