Coag et Confédération paysanne réuniront leurs efforts pour que le droit de la concurrence reconnaisse les spécificités du secteur agricole
Texte commun de la COAG et de la Confédération Paysanne
(Madrid, le 7 décembre 2016) Les deux syndicats ont trouvé des convergences sur la nécessité d’une PAC qui parie sur le modèle social de l’agriculture, majoritaire dans les deux pays, et se retrouvent sur une définition de l’agriculteur actif plus ambitieuse, ainsi que sur de nouveaux mécanismes de contrôle et de régulation des marchés.
Les deux syndicats ont également convergé sur le refus des traités de libre-échange, comme le CETA ou le TAFTA, craignant les menaces sur le modèle agricole durable européen et la sécurité alimentaire de l’UE.
En Novembre, la COAG et la Conf’ ont organisé une rencontre de travail à Madrid pour fixer un calendrier de travail commun concernant les défis que doivent affronter l’agriculture et l’élevage des deux pays. Lors de cette rencontre, les crises que vivent les agriculteurs et éleveurs de chaque pays ont été analysées, et les positions de la Conf’ et de la COAG face à la situation ont été exprimées. Les deux organisations font le constat du manque de politiques publiques de régulation de la part de l’UE, et le manque de réaction efficace de la Commission Européenne en réponse à ces crises que vivent les différents secteurs de production.
En ce sens, les deux syndicats s’accordent sur la nécessité d’adapter les règlements concernant le droit de la concurrence européen à la réalité du secteur agricole, et que ces règlements cessent de favoriser comme jusqu’à présent les intérêts des autres acteurs engagés dans la chaîne de la valeur, comme c ‘est le cas de l’industrie agroalimentaire et des grandes chaînes de la distribution. De plus, il a été question de la nécessité d’une PAC qui favoriserait le développement durable du modèle social de l’agriculture, majoritaire dans les deux pays, du renforcement de la définition de l’agriculteur actif pour éviter que les spéculateurs extérieurs au métier puissent accéder aux aides communautaires, et la mise en place de nouveaux mécanismes de contrôle et de régulation du marché qui mettraient un terme à la néfaste volatilité des prix dans nos campagnes. Les représentants des deux organisations ont cité comme exemples la crise du secteur laitier et des fruits et légumes, ainsi que les prix bas en céréales et en porc. Ils ont voulu signaler la nécessité d’améliorer la coordination entre producteurs des deux pays pour éviter que les échanges commerciaux entre la France et l’Espagne ne détruisent les secteurs productifs et ne fassent disparaître les petits et moyens agriculteurs.
COAG et Conf’ ont montré le refus de tous les accords de libre-échange de l’UE, et particulièrement ceux avec les Etats-Unis ou le Canada (CETA et TAFTA), en craignant le pire pour le modèle agricole durable d’Europe, ainsi que pour la sécurité et la qualité de l’alimentation des 500 millions de citoyens de l’UE. L’Union Européenne veut encore se plonger davantage dans la globalisation de l’agriculture, accordant plus de pouvoir aux multinationales d’exportation face aux intérêts de la plupart des citoyens et des agriculteurs d’Europe.
Enfin, COAG et Conf’, comme membres de la Coordination européenne Via Campesina, se sont engagées à renforcer la Coordination, et à défendre une agriculture sociale et durable avec des milliers de paysannes et de paysans vivant dans leurs campagnes et produisant une alimentation saine et de qualité pour tous les citoyens.