CLOC : 6e École Continentale des Femmes exprime sa solidarité avec le peuple haïtien
Solidarité avec le peuple haïtien : 6e École Continentale des Femmes. Déclaration politique de l’Articulation Continentale des Femmes CLOC La Via Campesina.
29 MAI 2024 : Nous, les participantes de la 6e École de l’Articulation des Femmes de la Coordination Latino-Américaine des Organisations Rurales (CLOC) – La Via Campesina, avec plus de 108 déléguées représentant 18 pays d’Amérique Latine, ainsi que des déléguées invitées des organisations de La Via Campesina du Canada et des États-Unis, souhaitons exprimer notre profonde préoccupation et notre rejet de la situation actuelle du gouvernement haïtien et de la récente décision du gouvernement de la République Dominicaine de limiter injustement la participation de nos camarades haïtiennes.
La 6e École de l’Articulation des Femmes de la CLOC – La Via Campesina est un espace crucial pour la formation et l’autonomisation des femmes paysannes dans notre lutte pour la justice sociale et les droits humains. Cet événement vise à promouvoir l’échange d’expériences, la construction d’alliances et le développement de stratégies collectives pour faire face aux défis rencontrés par nos communautés. Le refus du gouvernement dominicain d’accorder des visas à nos camarades haïtiennes, qui souhaitaient participer activement à cette école, représente un acte d’exclusion et de discrimination que nous rejetons avec véhémence.
La crise en Haïti est alarmante. Les interventions étrangères et l’ingérence internationale ont exacerbé la violence, l’insécurité et la précarité dans le pays, affectant gravement les communautés rurales et, en particulier, les femmes. Ces crises ne sont ni naturelles ni inévitables ; elles sont le résultat de politiques néolibérales et d’une logique impérialiste visant à exploiter et à contrôler le peuple haïtien. Les camarades haïtiennes qui ont été empêchées de participer à cette école sont des témoins directs et des victimes de ces dynamiques oppressives.
L’une de nos camarades haïtiennes a exprimé avec tristesse : « Je suis très triste parce qu’en tant qu’Haïtiens, nous voulons vivre et participer à l’École des Femmes de la CLOC. Cependant, chaque fois que des activités sont organisées en République Dominicaine, il nous est très difficile d’y assister en raison de la politique d’extrême droite qui y existe. »
Nous condamnons la décision du gouvernement dominicain de refuser des visas à nos camarades haïtiennes et demandons une explication publique et transparente de cette mesure injustifiée. Cette action viole non seulement les droits de nos camarades à la participation et à la mobilité, mais reflète également une politique d’exclusion visant à faire taire les voix de celles qui luttent pour la justice sociale.
Nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple haïtien et sa lutte pour la souveraineté, la justice et les droits humains. Il est essentiel que la solution aux problèmes en Haïti soit menée par le peuple haïtien lui-même et ses mouvements sociaux, sans ingérences extérieures qui ne font que perpétuer la dépendance et le conflit.
À la VI École de l’Articulation des Femmes de la CLOC – La Via Campesina, nous réaffirmons notre engagement à continuer de lutter pour la justice, l’équité et les droits de tous les peuples paysans d’Amérique Latine et des Caraïbes.
Nous appelons tous les gouvernements de la région à respecter les droits des organisations paysannes et à faciliter leur participation aux espaces de dialogue et de prise de décision. L’exclusion et la discrimination n’ont pas leur place dans nos luttes pour un monde plus juste et équitable.
Vive le peuple haïtien et ses organisations paysannes !
Vive les femmes paysannes d’Haïti !
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