8 Novembre : le monde proteste contre Syngenta
Communiqué de presse
(Djakarta, 9 novembre 2007) Des centaines d’organisations et d’individus ont participé à des actions de rue ou envoyé des lettres hier 8 novembre 2007 pour protester contre le meurtre de Valmir Mota d'Oliveira, leader de La Via Campesina – Brésil, lors de l’occupation de champs dédiés aux essais d’OGM, dans l’Etat du Parana au Brésil. Ils dénonçaient les violations des droits humains par la compagnie basée en Suisse et, plus généralement, s’opposaient aux semences génétiquement modifiées et au contrôle qu’exerce les entreprises de l’agro-alimentaire sur l’agriculture. Les paysans et leurs allies en Corée, en Indonésie, au Timor-oriental, aux Etats-Unis, au Congo, en Espagne et au Chili ont mené des actions devant les ambassades suisses ou les bureaux de Syngenta.
Des organisations de la “Korean Progressive”, parmi lesquelles la Korea Peasant League, KPL, Ligue Paysanne de Corée), Korea Women Peasant Association, (KWPA, Association des Paysannes de Corée) et l’Alliance coréenne des mouvements progressistes se sont rassemblés devant l’immeuble de Syngenta pour dénoncer la répression exercée par la compagnie et apporter leur soutien aux actions du Mouvement des Sans Terre (MST) du Brésil, actions en faveur d’une agriculture durable et promouvant les semences paysannes. Certains paysans coréens ont également témoigner des conséquences négatives de la promotion de semences génétiquement modifiées de melon par Syngenta.
A New York, des activistes de la World Hunger Year, du Farmer Solidarity Project (Projet de solidarité paysanne) et de l’Agricultural Missions Inc., ainsi que des étudiants de l’université Rutgers, ont rencontré Daniel Haener, Consul général adjoint au Consulat général de la Suisse pour lui faire part de leurs revendications.
Au Congo, en Indonésie et au Timor oriental (le 30 octobre dernier), les organisations paysannes FSPI, Hasatil et COPACO-PRP, toutes membres de La Via Campesina, ont également organiser des actions pour réclamer la condamnation des criminels et exiger le départ du Brésil de Syngenta.
En Suisse même, l’organisation de paysans UNITERRE, elle aussi membre de La Via Campesina, a demandé à la Présidente de la Fédération Suisse, Micheline Clamy-Rey, de prendre position sur le cas de Syngenta-Brésil.
Enfin, des centaines de courriers électroniques de citoyens du monde entier, et principalement de l'Espagne, de la France et du Portugal, ont été envoyés aux autorités suisses ou au siège social de Syngenta, exprimant leur indignation et réclamant justice. "Une société transnationale qui monopolise les semences, l'eau et la terre, doit être tenue pour responsable de ses crimes environnementaux et sociaux", souligne un de ces courriers de protestation.
Henry Saragih, coordinateur général de La Via Campesina, basé en Indonésie, rappelle « Les leaders paysans sont criminalisés dans le monde entier. Nous nous battons pour les droits des paysans et nous savons que ce combat sera long. Nous invitons nos amis et alliés à maintenir leur soutien au mouvement et à organiser des actions et mobilisations contre Syngenta et pour les droits des paysans le 10 décembre, à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’Homme. »
Plus d’informations et de photos sur www.viacampesina.org