#17Avril en Autriche : Les petits exploitants et les travailleurs agricoles réclament leurs droits

Les agriculteur·trice·s d’Autriche, membres de l’ÖBV, ont rejoint leurs frères et sœurs du monde entier dans la célébration de la journée internationale des luttes paysannes le 17 avril 2020. L’ÖBV a organisé des actions de sensibilisation sur la cause des paysan·ne·s et des travailleur·se·s agricoles, qui continuent de travailler malgré la pandémie mais qui souffrent la fermeture des marchés paysans.

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Photos des actions de l’ÖBV à l’occation du 17 avril 2020


Communiqué de l’ÖBV – La Via Campesina Autriche à l’occasion du 17 Avril 2020

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée Internationale des Luttes Paysannes, des millions de personnes dans le monde entier – et aussi dans toute l’Autriche – avec La Via Campesina, sont uni·e·s sous le slogan “Restez chez vous mais pas en silence”. “Le travail de la terre est souvent effectué dans le monde entier dans des conditions particulièrement mal payées, précaires et dangereuses, souvent sans accès adéquat aux soins de santé ou à une protection appropriée. C’est pourquoi nous revendiquons les droits des petits agriculteurs et des travailleurs dans le système alimentaire”, déclare Franziskus Forster de l’ÖBV – Via Campesina Autriche.

Dans de nombreux pays, des millions de petits agriculteurs ont été privés de l’accès aux marchés à cause du verrouillage et de la fermeture des marchés paysans – un verrouillage souvent accompagné de violence brutale. Le verrouillage ne doit pas conduire à l’exclusion et à la faim. C’est un danger pour toutes les personnes qui ont besoin de ces structures pour se nourrir. Environ 70 % de la production alimentaire mondiale est assurée par les petits agriculteurs. Les membres de La Via Campesina en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique demandent à leurs gouvernements dans le monde entier de prendre des mesures de protection rapidement et de manière responsable et de permettre l’ouverture des marchés des agriculteurs.

Un avenir à l’épreuve des crises avec un redressement de l’agriculture

À tous les niveaux, la pandémie Covid19 révèle la vulnérabilité du système alimentaire mondial actuel, qui est dominé par l’agriculture industrielle. La crise sanitaire ainsi que la crise climatique et l’extinction d’espèces, montrent particulièrement et clairement l’urgence d’un changement.

“L’agriculture industrielle met en danger notre avenir à tous. Les petites exploitations agricoles, avec une gestion du recyclage et une agroécologie diversifiées, assurent un approvisionnement régional, durable et sain dans le monde entier, même en temps de crise. Nous montrons comment une agriculture respectueuse du climat et diversifiée peut fonctionner ! Cependant, l’agriculture à petite échelle est sous pression partout dans le monde. Cela doit changer ! Avec les plans de sauvetage et les mesures de relance économique, une transition vers un système alimentaire agroécologique et durable doit être amorcée”, poursuit M. Forster.

La réforme de la politique agricole commune de l’UE, la réorientation de la politique commerciale pour renforcer l’agriculture agroécologique et la stratégie “de la ferme à la table” dans le cadre d’un “pacte vert” européen, ainsi que la déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·ne·s (UNDROP), doivent également être utilisées à cette fin. C’est ce qu’une large alliance européenne a écrit dans une lettre ouverte à la Commission européenne, aux parlementaires et aux ministres de l’agriculture.

Avertissement d’une nouvelle crise alimentaire mondiale

Le Comité de la Sécurité Alimentaire (CSA) avertit que la pandémie de Covid-19 menace de déclencher une crise alimentaire mondiale. Les causes de la faim et de la malnutrition sont ancrées dans la pauvreté et l’inégalité, qui sont exacerbées par la crise actuelle et le système agricole industriel. “Il faut empêcher cela. Ce qu’il faut maintenant, c’est une aide immédiate et efficace, un allégement de la dette et la contribution équitable des riches. Tout cela ne doit pas être lié aux conditions néolibérales, mais doit renforcer la souveraineté alimentaire et le droit humain à l’alimentation. La souveraineté alimentaire ne signifie pas l’isolement national, mais ne peut être qu’une réponse globale, solidaire et démocratique à la crise. C’est pourquoi nous nous battons pour nos droits dans le monde entier”, a conclu M. Forster.