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05 juin – Journée mondiale de l’environnement : Appel à la mobilisation

En cette journée mondiale de l’environnement, La Via Campesina appelle à des actions pour protéger notre Terre Mère et demander la mise en œuvre urgente de la Déclaration des Nations unies pour les droits des paysan⋅ne⋅s et autres personnes travaillant dans les zones rurales.

La vie avant les profits – Cette planète est notre seule maison !

(Harare: juin 2, 2021) Il est désormais évident que le système capitaliste est à l’origine d’actions prédatrices contre l’environnement, ce qui entraîne de graves dommages pour notre planète. Le modèle industriel extractif, associé à une militarisation accrue pour maintenir l’hégémonie impérialiste, détruit nos terres et nos rivières, nos forêts et nos mers, réduit la biodiversité, pille nos territoires et criminalise nos luttes. Les effets de ce modèle sont de plus en plus graves : tempêtes violentes, cyclones, sécheresses, vagues de chaleur, inondations, migrations, surconsommation et gaspillage alimentaire, production d’aliments toxiques qui provoquent des maladies et tuent dans le monde entier.

En outre, les maladies coûteuses (le syndrome respiratoire aigu sévère [SRAS], comme la pandémie actuelle de la COVID-19 qui a fait plus de 3,3 millions de morts jusqu’à présent) semblent être liées à la contamination des aliments et du bétail, et touchent particulièrement les personnes souffrant de problèmes de santé tels que la malnutrition, l’obésité et le diabète.

Nous pouvons affirmer que les méthodes de l’agriculture industrielle ont entraîné une destruction environnementale et sociale innommable à l’échelle mondiale. Elles simplifient à l’extrême des systèmes de nature complexe sans pour autant parvenir à nourrir les gens, puisque le nombre de personnes touchées par la faim et la malnutrition ne cesse d’augmenter. L’agriculture industrielle est avant tout une accumulation de pouvoir et de contrôle par quelques-uns.

Dans le monde entier, nous, les communautés paysannes et indigènes de chaque nation, nourrissons 70% de la population mondiale tout en n’ayant accès qu’à 25% des ressources agricoles. Les femmes et les migrant⋅e⋅s représentent plus de 60% des travailleur⋅se⋅s dans la production agricole, mais ils et elles continuent d’être exploité⋅e⋅s et de subir le racisme, la violence et une violation systématique de leurs droits humains.

Trop, c’est trop !

Nous, paysan⋅ne⋅s, peuples autochtones, femmes, migrant⋅e⋅s et communautés rurales, voulons la souveraineté alimentaire basée sur l’agroécologie paysanne pour réduire les émissions et atteindre la justice sociale. La lutte pour la souveraineté alimentaire est une vision sociale, politique et écologique qui rassemble de multiples groupes au sein d’un même mouvement pour défier le capitalisme, construire des relations avec la nature et défendre des systèmes communs de contrôle des ressources et d’accès aux besoins nécessaires à la vie.

Non aux fausses solutions !

Nous dénonçons et rejetons toutes les fausses solutions proposées à la crise environnementale et climatique par nos gouvernements qui travaillent en étroite collaboration avec les multinationales. L’agriculture dite climato-intelligente, les programmes de séquestration du carbone dans les sols, les solutions fondées sur la nature, les paiements pour services environnementaux (PSE), etc. permettent au capitalisme de continuer à polluer au détriment de l’environnement et de nos droits.

Ces fausses solutions augmentent le risque d’accaparement des terres, le contrôle de la diversité des semences par les sociétés multinationales, l’utilisation d’agrotoxiques et la manipulation génétique élargie. Tout cela a conduit, entre autres, à l’émergence de super mauvaises herbes et de superbactéries, mettant la survie de la vie telle que nous la connaissons au bord du gouffre.

Il est temps de changer de système ! Pas de futur sans souveraineté alimentaire !

A La Via Campesina, nous pensons qu’il faut agir sans attendre pour un changement radical. Il faut  transformer nos sociétés, changer le système capitaliste qui exploite, pollue et utilise nos biens communs, qui sont le patrimoine des peuples du monde entier. Cette transformation urgente et indispensable doit être mise en œuvre par une véritable transformation sociale qui ne sera possible que si les droits des paysan⋅ne⋅s, des peuples autochtones, des femmes, des migrant⋅e⋅s et de tous ceux et celles qui travaillent dans les zones rurales sont pleinement respectés. Cela signifie qu’il faut mettre fin à toutes les formes de violence à l’encontre de toutes les personnes et avoir accès à la terre, à l’eau, aux territoires et aux autres ressources communes et les contrôler démocratiquement.

Nous appelons donc nos membres, nos militant⋅e⋅s et nos mouvements et organisations alliés, en ce 5 juin, Journée mondiale de l’environnement, à soutenir nos actions pour protéger la Terre Mère et nos efforts pour assurer la pleine mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan⋅ne⋅s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) par les gouvernements nationaux.

Nous devons également nous unir de toute urgence contre le prochain Sommet des systèmes alimentaires de l’ONU, coopté par les multinationales, car il promeut de fausses solutions qui non seulement aggraveront la crise climatique et environnementale actuelle, mais constitueront également une grave attaque contre nos droits en tant que paysan⋅ne⋅s, communautés autochtones, femmes, migrant⋅e⋅s et communautés rurales.

Organisons des actions de solidarité le 5 juin à 12h00 pour #InDefenseOfThePlanet notamment en plantant des arbres.

Hashtag #InDefenseOfThePlanet #PasDeFuturSansSouverainetéAlimentaire

Télécharger et lire le Manifeste de la Semaine Internationale de Lutte Anti-Impérialiste pour la défense de la Planète en anglais, espagnol et portugais.

Mondialiser la lutte, mondialiser l’espoir