Uniterre: Manifestation du 9 décembre à Genève – A bas l’OMC, vive la souveraineté
(Genève, le 12 décembre 2017) Près de 300 personnes ont manifesté samedi après-midi à Genève dans le cadre de la mobilisation internationale contre la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se tient à Buenos Aires. «Dégageons l’OMC. Mondialisons la solidarité. Construisons l’autonomie», pouvait-on lire sur la banderole qui ouvrait le cortège, suivie par deux tracteurs. En effet, ce sont des millions de personnes dans le monde qui se battent pour une économie et un système alimentaire basé sur l’agriculture paysanne et qui permet une alimentation suffisante et saine, produite dans le respect des ressources et des personnes.
La souveraineté alimentaire et l’agroécologie sont la réponse des peuples contre une économie prédatrice et une agriculture industrielle qui produisent aujourd’hui l’exclusion, la faim, la pollution, le pillage des ressources et qui est le facteur majeur de l’émission des gaz à effet de serre. Globalement 43% de ces gaz qui réchauffent la planète sont émis par le système alimentaire industriel alors que l’agriculture paysanne peut refroidir la planète.
L’agriculture suisse subit déjà de plein fouet les effets des accords de l’OMC. Ce système n’a pas d’avenir et nous mène dans le mur. Aujourd’hui en Suisse 3 fermes disparaissent et 6 postes de travail sont détruits tous les jours dans l’agriculture. A ce rythme nous n’aurons plus d’agriculture en Suisse dans 30 ans… Le Conseil Fédéral n’en a cure, suit les recommandations de l’OMC et poursuit sa lancée aveugle avec ses négociations sur les traités de libre-échange avec la Malaisie, l’Indonésie ou le Mercosur. Sans parler du monstre TISA: l’accord sur les services.
Ces accords ne concernent pas seulement l’agriculture et le système alimentaire, mais d’autres secteurs comme l’eau, le système éducatif, la santé, l’énergie sont également visés. Le Conseil Fédéral agit au mépris de la démocratie, des intérêts de la population et au dépens de l’environnement, de notre souveraineté et de notre constitution ! Ses seules considérations sont les intérêts des grandes banques et des entreprises multinationales.
Nous luttons pour une liberté responsable, pour la démocratie, pour une économie de marché encadrée par des règles qui répondent aux intérêts des populations. Nous voulons privilégier une économie circulaire, des circuits courts et une économie régionale ! Le secteur primaire, de la production à la transformation et la distribution est la base de la prospérité et de l’emploi. Des prix équitables pour les producteurs et pour les consommateurs doivent créer un bénéfice mutuel. Partout dans le monde, dans les villes et les campagnes, la transition est en marche, nous reprenons le pouvoir sur nos vies et notre temps et nous construisons des alternatives démocratiques autonomes !
Nous continuerons à nous battre pour exclure l’agriculture et le système alimentaire de l’emprise de l’OMC et pour mettre en place une démocratie alimentaire, une économie, un marché qui nous permet de produire, d’échanger et de consommer localement dans le respect des personnes et de l’environnement.
POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DES PEUPLES!