STOP au CETA : Contre un accord amplificateur de crises des deux côtés de l’Atlantique !
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
(Bagnolet, le 25 septembre 2015) Il y a tout juste un an, l’Union Européenne et le Canada concluaient les négociations d’un accord de libre-échange et d’investissement, le CETA. Cet accord, qui n’a pas encore été signé par le Conseil et le Parlement européen, est présenté par la Commission européenne comme une solution à la crise de l’élevage. En réalité, avec cet accord et tous les autres en cours de négociation, l’industrialisation de l’agriculture, qui nous mène droit dans le mur, s’amplifiera des deux côtés de l’Atlantique. Notre agriculture et notre alimentation ne sont pas une monnaie d’échange et ne peuvent être bradées au seul profit des multinationales !
Le CETA est le premier accord de libre-échange prêt à être conclu avec un acteur économique de notre dimension. Les négociations sont allées très loin sur la libéralisation des marchés et la mise en concurrence des agricultures. Les volumes de viande bovine et porcine canadiennes importés en Europe vont être augmentés pour que nous puissions exporter du lait, mettant en danger des filières déjà très fragilisées. A cela s’ajoute la suppression de plus de 90% des droits de douane agricoles. C’est donc la souveraineté alimentaire de chaque côté de l’Atlantique, le droit pour chacun de décider de son agriculture et de son alimentation, qui est attaquée.
Seuls les volumes de production comptent, pas leur qualité, encore moins les producteurs, et le rouleau compresseur de l’industrialisation de l’agriculture s’en trouve renforcé. Face à cela, nos responsables politiques se targuent d’avoir sauvé les indications géographiques mais toutes ne sont pas protégées et rien ne retient les volontés de revoir à la baisse les cahiers des charges.
On est donc loin d’un accord qui sauverait nos productions en crise, bien au contraire. La Confédération paysanne demande donc aux institutions européennes et françaises de refuser de signer le CETA, et tous les autres accords de libre-échange. S’ils ont ce courage, peut-être auront-ils celui de faire réellement face à la crise et d’y opposer d’abord des mesures de régulation pour engager ensuite un véritable changement de cap où l’agriculture paysanne prendrait le pas sur l’industrialisation.
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