Souveraineté alimentaire: Le droit des paysans de participer au développement de nos politiques publiques
Intervention de Valentina Hemmeler Maïga (Uniterre, La Via Campesina –Switzerland)
Madame la Présidente,
En préambule je souhaite rappeler que la souveraineté alimentaire, comme l’a dit ma collègue roumaine n’est pas l’autarcie ni l’autosuffisance.
C’est le droit de définir ses propres politiques et alimentaires ensemble avec les paysans et autres personnes travaillant en milieu rural.
Elle donne la priorité aux systèmes alimentaires locaux sans pour autant empêcher le commerce international
Un des points centraux c’est le droit de participer à l’élaboration de nos politiques publiques.
Au vu des enjeux alimentaires qui nous attendent il est indispensable de donner toutes leurs chances aux systèmes agricoles locaux les plus à même de répondre aux attentes des populations.
A ce jour plusieurs pays, principalement du sud ont inscrit la souveraineté alimentaire dans leur législation nationale Mais sans une ouverture des pays occidentaux à ce droit à la souveraineté alimentaires justes et résilents nous pourront répondre aux défis du futur!
En Suisse la loi sur l’agriculture art 2 al 4 reconnait la souveraineté alimentaire. Plusieurs cantons l’ont aussi inclus dans leur législation.
Un processus est actuellement en cours pour introduire un nouvel article dans la Constitution nationale par le biais de l’outil de la démocratie directe.
Outil qui permet d’être un premier pas vers la participation des populations à la définition des politiques agricoles alimentaires
Pas plus tard qu’il y a deux jours notre organisation paysanne était auditionnée au Parlement Suisse pour présenter notre projet d’article constitutionnel. De nombreux points concernant la définition de la souveraineté alimentaire ont ainsi été clarifié. L’intérêt politique et populaire est croissant, plus de 130’000 personnes ayant le droit de vote en Suisse ont signé le texte que nous proposons en Suisse. Le vote pourrait avoir lieu en 2018.
Mesdames et Messieurs, j’invite les Etats occidentaux à reconnaitre l’importance capitale de cet article et de tenir compte des mouvements de la société civile qui réclament toujours plus fort le droit à la souveraineté alimentaire qu’ils soient paysans, pêcheurs, peuples nomades ou consommateurs.
Je vous remercie