Soutien aux Peuples autochtones du Brésil

Motion adoptée le 12 Juin 2013 par la VI Conférence internationale de la Via Campesina

 Nous, organisations membres de La Via Campesina International, réunies à l’occasion de la VIe Conférence Internationale, manifestons notre préoccupation face à la situation que traversent actuellement les peuples autochtones au Brésil.

Le Capital, avec la complicité et le soutien de l’Etat et des gouvernements brésiliens, exerce une pression intense sur les territoires des paysans, des peuples autochtones, des quilombolas (afrodescendants), et des pêcheurs.

Le modèle de développement adopté par le gouvernement brésilien se fonde sur de grands projets capitalistiques qui prennent la forme de projets miniers, de construction d’usines hydroélectriques, d’autoroutes et de voies ferrées, de détournement des eaux du fleuve São Francisco, et de monocultures agroindustrielles. L’emprise croissante du Capital dans les zones rurales a conduit à priver d’effet la législation brésilienne qui garantissait la protection des territoires ancestralement occupés.

Ce processus d’offensive contre les territoires a conduit à une augmentation des conflits impliquant les peuples autochtones du Brésil, avec pour résultat des assassinats et des menaces visant les dirigeants autochtones et les organisations qui les soutiennent.

Si l’occupation de ces territoires est aujourd’hui source de conflits, c’est parce que l’Etat Brésilien n’a pas pris cette occupation au sérieux ; il l’a même permise voire encouragée. Pour trouver une solution définitive à ce conflit, il revient donc à l’Etat Brésilien de reconnaître, délimiter et respecter les territoires autochtones ainsi que d’indemniser les familles paysannes et de les aider à se réinstaller.

Au nom de la défense de la souveraineté territoriale et alimentaire des Peuples, La Via Campesina reconnaît le caractère sacré des territoires des peuples autochtones et exige par conséquent de l’Etat Brésilien qu’il  respecte et les délimite ces territoires, conformément aux dispositions de la Constitution Fédérale, des traités internationaux comme la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones de l’ONU.

Pour la Terre et la Souveraineté des Peuples, Solidarité et Lutte !

Jakarta, Indonésie, 13 juin 2013.

Via Campesina International