Réforme agraire

Comuniqué de presse

Via Campesina lutte pour démocratiser la propriété et l’usage de la terre, est contre la concentration de la terre et son usage à fins d’exploitation des peuples. Le mouvement défend le droit des paysans à s’organiser sous les plus diverses formes dans leurs communautés et lieux de vie. Via Campesina défend la nécessité des gouvernements et des états à protéger et encourager l’agriculture familiale, l’agriculture paysanne et l’agriculture coopérative, par des politiques agricoles adaptées du point de vue des prix, assistance technique, sécurité, et garantie par traités, dans toute forme de production d’aliments et de préservation des cultures. Aujourd’hui, dans le contexte de la globalisation néolibérale, les grands défis affrontés par la planète exigent de nouvelles politiques d’accès à la terre, et nous imposent : une nouvelle réflexion sur la réforme agraire, la recherche de nouveaux modèles qui permettent la réduction des inégalités et qui garantissent les droits fondamentaux des peuples du monde.
Les _ de la population pauvre et affamée de la planète font partie de la population rurale, parmi eux, on trouve une grande masse de paysans qui ont peu accès aux modes de production et à la terre. La grande majorité du quart restant ce sont des paysans condamnés à l’exode rural, fuyant la pauvreté et la faim. En grande partie, tous ces paysans appauvris et ceux qui ont fui les campagnes sont les victimes des politiques agroalimentaires pratiquées à l’échelle mondiale par beaucoup de gouvernements orientés par les groupes et les institutions multilatérales.

Le droit à l’alimentation reconnu par l’article 11 de l’accord international sur les droits économiques, sociaux et culturels, signifie que les communautés paysannes aient le droit d’accéder aux ressources nécessaires à la production de la nourriture, et en particulier, à la terre. La réforme agraire est le principal moyen pour que les paysans pauvres aient un accès et un contrôle sur la terre, les semences, l’eau, et autres ressources productives. De ce fait, Via Campesina croit que la mise en œuvre de programmes effectifs pour la réforme agraire n’ait pas une question de bonne volonté de la part des gouvernements mais, au contraire, une obligation légale basée sur les droits de l’homme.

Le débat sur la réforme agraire au XXIème Siècle touche à bien plus d’éléments que la simple distribution des terres. Ce ne sont pas seulement les paysans sans terre qui ont intérêt à ce que des moyens plus équitables d’accès à la terre soient mis en place. C’est aussi l’intérêt des zones urbaines, des consommateurs, des hommes et des femmes d’affaires, et des familles paysannes dans les pays développés. La survie et la croissance de tous sont menacées par la situation de millions de paysans appauvris expulsés de leurs terres et condamnés à l’extrême pauvreté. Tous sont concernés par la destruction des écosystèmes, la rupture de l’équilibre écologique de la planète et les nouveaux types de conflits qui naissent des formes d’accès à la terre par la création de nouveaux territoires. Tout cela exige de nous que l’on fasse en sorte que les politiques de réforme agraire soient appliquées.
Pour plus d’informations : Iana Paro : iana@mst.org.br + 55 11 3361-3866