Refroidir la planète : les communautés en première ligne mènent la lutte
(Bruxelles, le 24 novembre 2016) Une nouvelle publication de Hands on the Land met en évidence la façon dont les communautés de petits producteurs alimentaires sont de plus en plus confrontées à l’accaparement des ressources naturelles et aux violations systématiques des droits humains.
Télécharger la publication en français. Existe aussi en anglais et espagnol.
Les petits producteurs et les consommateurs d’aliments, les agriculteurs, les populations indigènes, les chasseurs et les cueilleurs, les familles paysannes, les travailleurs ruraux, les éleveurs et les bergers-pasteurs, les pêcheurs et les populations urbaines – à savoir les communautés principalement affectées– sont les principales victimes de l’accaparement croissant des ressources naturelles et des violations systématiques des droits de l’homme. De plus, déjà repoussées aux limites de la société, les communautés affectées sont victimes de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et des destructions causées par le bouleversement climatique – ainsi que de l’incapacité des gouvernements à adopter de vraies solutions concertées.
L’accaparement de la terre, de l’eau et de l’océan, ainsi que les injustices alimentaires et climatiques ne sont pas des problèmes séparés : ils sont au contraire profondément liés. Ils résultent tous de la pensée économique dominante concernant l’utilisation, l’extraction, la conservation et la gestion des ressources naturelles. Des acteurs puissants, mus par des intérêts économiques à court terme plutôt que par la durabilité de leurs actions, concentrent entre leurs mains le pouvoir politique et décident du sort des ressources naturelles : qui doit les utiliser, comment et à quelles fins.
Ce faisant, ils nient aux ressources naturelles leur dimension sociale et écologique, celle qui justement permet d’assurer la protection de millions de personnes dont le mode de vie, la culture et les traditions dépendent de l’accès et du contrôle des territoires qu’elles occupent. La Convergence Globale des luttes pour la terre et l’eau est la réponse que les communautés affectées du monde entier veulent apporter pour lutter contre ces injustices.
Lors d’un événement public organisé à Paris en décembre 2015, pendant la COP21, des représentants de ces communautés affectées ont débattu et dénoncé les fausses solutions prônées pour faire face à la crise climatique, et ont promu de vraies solutions, enracinées dans l’expérience et les connaissances des populations. Ils ont rappelé que de la convergence naissent l’espoir, les synergies et la solidarité et, surtout, la possibilité de faire aboutir les luttes visant un véritable changement de système.
L’objectif de ce rapport est de faire entendre les voix des communautés principalement affectées et de diffuser le message politique de 16 leaders de mouvements sociaux, qui ont pris la parole au cours de la réunion, auprès des masses qui forment la base des mouvements sociaux du monde entier. Ce rapport cherche à accroître la conscience politique en ces matières et à renforcer les mouvements populaires dans leur résistance face aux programmes de privatisation préconisés par les élites politiques et économiques.
Le rapport est le fruit d’une étroite collaboration entre de nombreux mouvements sociaux et organisations alliées des quatre coins du monde. Plus de vingt groupes ont contribué à sa rédaction, et d’autres encore ont aidé à la préparation et à l’organisation de l’événement public de Paris. Une liste de tous ces groupes figure en quatrième de couverture.