2019, une année décisive pour le Traité contraignant sur les sociétés transnationales et les droits humains
La Campagne mondiale pour réclamer la souveraineté des peuples, démanteler le pouvoir des entreprises et mettre fin à l’impunité (Campagne mondiale) a lancé un appel à la mobilisation pour protester contre le pouvoir des entreprises le 12 octobre à travers le monde et pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils fassent progresser le Traité contraignant.
REJOIGNEZ NOUS POUR RÉCLAMER LES DROITS DES PEUPLES SUR LES INVESTISSEURS, LES PROFITS DES ENTREPRISES ET L’IMPUNITÉ
La mondialisation néolibérale a ouvert la voie à l’exploitation sauvage du monde par les grandes puissances économiques. Les mégaprojets, l’agro-industrie et la militarisation, entre autres processus, reflètent un système patriarcal, néolibéral et raciste qui constitue une atteinte à la vie en soi. En conséquence, les droits des peuples ont été systématiquement violés, la Terre et ses ressources détruites, pillées et contaminées, et les entreprises continuent de commettre des crimes économiques et écologiques en toute impunité. Ils nous plongent également dans une crise environnementale et climatique d’ampleur inconnue, dont ils n’assument pas la responsabilité.
Poussées par l’impératif de maximiser leurs profits, les sociétés multinationales cherchent à remonter les travailleurs·ses des différentes régions les uns contre les autres tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les violations systématiques des droits humains touchent des millions de personnes, expulsées de force par les industries extractives, le libre-échange ou la guerre et les contraignent à de longues routes migratoires, au profit des entreprises civiles et militaires.
Les communautés et les peuples résistent à l’avancée de cette offensive qui viole les droits collectifs des peuples et qui implique, dans la plupart des cas, la combinaison de l’action institutionnelle des gouvernements d’extrême droite avec des actions d’acteurs comme les sociétés multinationales. Les preuves de la violation des droits humains par ces entreprises sont largement documentées et se traduisent sur le terrain par des catastrophes environnementales, la mort de militant·e·s, de dirigeant·e·s de communautés et de peuples.
La signature de nouveaux traités internationaux de commerce et d’investissement donne plus de droits aux “investisseurs” qu’aux personnes et communautés affectées. Pire encore, dû au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (connu sous le nom de ISDS), les intérêts des entreprises sont protégés au détriment de l’intérêt public.
Pour remettre en question le pouvoir des entreprises et le système qui le protège et en bénéficie, il est nécessaire et urgent d’apporter une réponse systématique. Nous devons unir nos expériences, nos luttes, apprendre collectivement de nos victoires et de nos échecs, partager nos stratégies et nos analyses afin de lutter contre l’impunité des multinationales. Le processus du Traité contraignant des Nations Unies sur les multinationales et les droits humains constitue un espace, dans le cadre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à partir duquel nous pouvons forcer les sociétés à respecter les droits humains, en créant un mécanisme permettant aux États et aux peuples concernés de poursuivre les sociétés multinationales.Pour remettre en question le pouvoir des entreprises et le système qui le protège et en bénéficie, il est nécessaire et urgent d’apporter une réponse systématique. Nous devons unir nos expériences, nos luttes, apprendre collectivement de nos victoires et de nos échecs, partager nos stratégies et nos analyses afin de lutter contre l’impunité des multinationales. Le processus du Traité contraignant des Nations Unies sur les sociétés multinationales et les droits de l’homme constitue un espace, dans le cadre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à partir duquel nous pouvons forcer les sociétés à respecter les droits humains, en créant un mécanisme permettant aux États et aux peuples concernés de poursuivre les sociétés multinationales.
La 5e session du Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée se tiendra à Genève du 14 au 18 octobre. La Campagne mondiale pour réclamer la souveraineté des peuples, démanteler le pouvoir des entreprises et mettre fin à l’impunité sera de nouveau présente, comme chaque année depuis 2014, pour continuer à faire pression sur les gouvernements et les empêcher de faire dérailler le processus.
Dans ce contexte :
- Nous nous joignons à l’appel de la campagne européenne “des Droits pour les personnes, règles pour les entreprises – Stop ISDS” qui se mobilisera du 11 au 18 octobre en Europe pour dénoncer le pouvoir des entreprises.
- Nous convoquons la Semaine de la mobilisation des peuples à Genève du 12 au 19 octobre.
- Nous appelons à la mobilisation pour protester contre le pouvoir des entreprises le 12 octobre dans le monde entier et pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils fassent avancer le Traité contraignant. C’est un jour important qui rappelle la ” découverte ” de l’Amérique qui a initié un processus colonial qui s’inscrit dans la continuité des politiques économiques actuelles imposées par les pays les plus puissants au Sud global.
La Campagne mondiale pour réclamer la souveraineté des peuples, démanteler le pouvoir des entreprises et mettre fin à l’impunité (Campagne mondiale) est un réseau de plus de 250 mouvements sociaux, organisations de la société civile (OSC), syndicats et communautés affectés par les activités des multinationales. Ces groupes résistent à l’accaparement des terres, à l’extraction minière, à l’exploitation des salarié·e·s et à la destruction de l’environnement causés par les multinationales dans le monde, mais plus particulièrement en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine. La Campagne mondiale est une réponse structurelle globale des peuples à l’absence de responsabilité du pouvoir des entreprises. Il facilite le dialogue, l’élaboration de stratégies, l’échange d’informations et d’expériences et sert d’espace pour rendre la résistance visible et renforcer la solidarité et le soutien aux luttes contre les multinationales.
Cette publication est également disponible en English.