Portugal : la CNA exhorte le gouvernement à réorienter la politique agricole vers la production nationale et la souveraineté alimentaire en réponse aux tarifs douaniers américains

Face à l’augmentation des droits de douane américains sur les importations en provenance de l’Union européenne, la CNA réaffirme sa critique de longue date du modèle de commerce international libéralisé, qui privilégie les intérêts des grandes entreprises au détriment des paysan·ne·s et des consommateur·rice·s, en les exposant à la volatilité des marchés et aux revirements des politiques économiques. L’impact négatif de ces nouvelles taxes sur la production nationale en est une illustration flagrante.
L’exportation de produits agroforestiers — tels que le vin, l’huile d’olive ou encore le liège — sera particulièrement touchée, perturbant ainsi les circuits de production. Bien que l’Agriculture Familiale approvisionne majoritairement le marché intérieur, les petit·e·s et moyen·ne·s producteur·rice·s ressentiront également les effets de cette situation, notamment en raison de la concurrence accrue sur le marché interne, provoquée par le redéploiement des produits initialement destinés à l’exportation.
Face à l’augmentation des droits de douane américains sur les importations en provenance de l’Union européenne, la CNA réaffirme sa critique de longue date du modèle de commerce international libéralisé, qui privilégie les intérêts des grandes entreprises au détriment des paysan·ne·s et des consommateur·rice·s, en les exposant à la volatilité des marchés et aux revirements des politiques économiques. L’impact négatif de ces nouvelles taxes sur la production nationale en est une illustration flagrante.
L’exportation de produits agroforestiers — tels que le vin, l’huile d’olive ou encore le liège — sera particulièrement touchée, perturbant ainsi les circuits de production. Bien que l’Agriculture Familiale approvisionne majoritairement le marché intérieur, les petit·e·s et moyen·ne·s producteur·rice·s ressentiront également les effets de cette situation, notamment en raison de la concurrence accrue sur le marché interne, provoquée par le redéploiement des produits initialement destinés à l’exportation.
Dans ce contexte, il est impératif de mettre en place des mesures de soutien aux secteurs les plus touchés, incluant des interventions sur les marchés pour éviter une chute des prix et ainsi protéger les paysan·ne·s, déjà confronté·e·s à des prix de production trop bas. Outre la diversification des marchés d’exportation afin d’atténuer les effets des taxes américaines, la CNA souligne l’urgence de rompre avec le paradigme de la libéralisation totale du commerce et de la politique du « produire pour exporter ». Cette stratégie d’orientation vers l’exportation, poursuivie par les gouvernements successifs, non seulement ne nous a pas protégés des effets déstabilisateurs du marché, mais a aussi généré une dépendance alarmante vis-à-vis des produits agroalimentaires étrangers, aggravant un déficit commercial déjà insoutenable.
La CNA met également en garde contre la tendance réflexe à présenter la multiplication des accords de libre-échange comme une solution, estimant que cela ne fait que répéter la même erreur qui nous a conduits à la situation actuelle.
La véritable réponse réside dans la réorientation de la politique agricole vers le marché intérieur, dans une perspective de Souveraineté Alimentaire. Cela implique la valorisation des circuits courts, notamment par la création et la promotion de foires et marchés locaux, ainsi que l’approvisionnement des institutions publiques — telles que les écoles et les hôpitaux — en produits issus de l’Agriculture Familiale.
La CNA appelle également à une révision en profondeur des orientations de la Politique Agricole Commune (PAC), largement influencée par les logiques de l’Organisation Mondiale du Commerce, et entravée par des postulats qui limitent son efficacité, notamment en matière de lien entre subventions et production, de régulation des marchés et de contrôle des volumes de production.
Les mesures à prendre par le gouvernement portugais pour atténuer les effets des nouvelles taxes — ainsi que la nécessaire réorientation de la politique agricole nationale vers le marché intérieur — ne doivent pas dépendre de décisions prises à Bruxelles.
Il convient également de souligner que, dans sa récente « Vision pour l’agriculture et l’alimentation », la Commission européenne soumet explicitement l’agriculture de l’UE aux pressions des accords de libre-échange. Cette stratégie devrait entraîner une baisse des prix et accentuer les déséquilibres sur les marchés agricoles, représentant une nouvelle menace pour les producteur·rice·s, en particulier les petit·e·s et moyen·ne·s.
La CNA a eu l’occasion de présenter sa position lors d’une réunion tenue ce lundi 7 avril avec la ministre de l’Agriculture.
L’organisation espère que la ministre et le nouveau gouvernement agiront pour mettre en œuvre ces propositions en faveur de la production nationale. À l’heure où les crises se multiplient, l’urgence d’élaborer des politiques agricoles ancrées dans les principes de la Souveraineté Alimentaire devient de plus en plus évidente. Ces objectifs sont en adéquation avec la Déclaration des droits des paysan·ne·s et des autres personnes travaillant en zone rurale, qui peut être concrétisée au Portugal par l’application intégrale du Statut de l’Agriculture Familiale.
Pour la Souveraineté Alimentaire du Portugal, il faut plus de petit·e·s et moyen·ne·s paysan·ne·s, plus d’Agriculture Familiale, et un engagement fort en faveur de la production nationale !
Le Conseil de la CNA Coimbra, le 7 avril 2025
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