Paul Nicholson, Pays basque s’adresse à la presse
"Bonjour à tous et à toutes. Cette conférence est la conférence la plus importante de camarades hommes et femmes paysans du monde entier. C’est une délégation de 400 personnes, plus de 60 d’Asie, plus de 30 de l’Inde, plus de 40 de l’Europe et les autres de tout le continent américain. Dans un moment où la crise de l’agriculture paysanne familiale est en train de détruire non seulement nos identités culturelles, nos économies locales, créant des situations de faim réelle et aussi un exode rural forcé, il est clair que cette conférence va avoir un rôle principal pour articuler les mouvements paysans anti-néolibéraux et aussi agglutiner les stratégies et les forces. Nous sommes certains que cette conférence générale va servir comme instrument de changement de la société. Ça va être aussi la première assemblée de jeunes paysans et paysannes et ça va être aussi la deuxième assemblée d’organisations de femmes paysannes.
En tout nous allons représenter des centaines de millions de paysans du monde entier, nous aurons plus de 100 organisations paysannes et ça va être une recontre fondamentale pour la défense de la culture et de l’agriculture paysanne au niveau mondial. Notre objectif est de fortifier ce qui est l’organisation en soi, fortifier les régions, les luttes locales et fortifier nos stratégies face aux politiques néolibérales. Nous identifions les politiques néolibérales comme étant la cause de cette crise de l’agriculture paysanne et du monde rural. Dans ce sens, au rôle de l’OMC, de la Banque Mondiale et du FMI de s’imposer au monde rural, aux ressources naturelles et aux travailleurs du monde rural, il est très clair que c’est contre eux que nous nous dirigerons dans cette conférence, principalement. La lutte pour la terre, pour l’eau, pour les semences, agglutine les luttes qui sont en train d’avoir lieu dans le monde entier à un niveau local et aussi la lutte pour l’économie locale, pour l’économie paysanne au niveau local. Alors, la lutte rencontre un modèle de production néolibéral intensif, agro-exportateur, qui détruit la capacité de production alimentaire et qui est le facteur principal de la crise de la faim dans le monde. Nous pensons que la citoyenneté alimentaire est la proposition à travers de laquelle nous pouvons obtenir des économies et des cultures rurales et locales capables de produire des aliments, de maintenir l’environnement et de maintenir le monde rural en vie. Alors nous, pour conclure, allons développer des stratégies concrètes contre l’OMC, les politiques de l’OMC, du FMI et de la Banque Mondiale.
Spécifiquement, nous devons définir aussi que en ce qui concerne les transgéniques, dans Via Campesina, depuis 1997, nous considérons que c’est non seulement l’imposition d’un modèle de production, aussi bien qu’un modèle économique, social, alimentaire. En ce moment la lutte contre les transgéniques est une lutte fondamentale pour Via Campesina. Il y a aussi deux axes – et lá je termine – importants dans toute la stratégie d’alliances de la Via Campesina. Comment consolider au niveau international un mouvement social capable de transformer ces politiques néolibérales, capable de changer tout le rapport de forces ? Durant les cinq dernières années nous avons réalisé un énorme effort pour faciliter, pour favoriser, pour accompagner des processus de lutte. Au niveau international, il y a trois grands mouvements : le premier est la Marche des Femmes, le deuxième est celui des Pêcheurs et le troisième est la Via Campesina. Nous avons une énorme responsabilité dans cette construction d’alliances des Mouvements Sociaux pour une société juste. Alors celui-ci aussi va être un axe important. La seconde question est que Via Campesina lutte avec de nouvelles valeurs et de nouvelles formes d’organisation. Et l’axe fondamental de notre compréhension est que celle-ci est une lutte commune, qui n’est pas une concurrence entre Nord et Sud, c’est une lutte contre le modèle néolibéral. Et notre second axe fondamental est comprendre que l’alliance entre les agriculteurs, entre les paysans et les paysannes, avec les travailleurs ruraux, est une alliance fondamentale dans le monde rural. C’est ce défi que nous allons entreprendre durant la Conférence Internationale. Merci beaucoup et je passe la parole maintenant à Imelda, la représentante des Philippines."