Le libre-échange, menace pour la souveraineté alimentaire mondiale.

(19 avril 2018, assemblée nationale Coréenne) Panel de discussion en présence de plusieurs députés.

Le riz est traditionnellement la culture principale en Corée, mais il a été peu à peu remplacé car son prix des cultures a vraiment diminué en raison de l’ouverture des marchés. Un paquet de riz est vendu si peu cher que les paysans ne peuvent plus gagner leur vie en vendant leur production. Aujourd’hui, 63 % des produits présents sur le marché coréen sont importés. .
Lors du Forum sur les accords de Libre-échange organisé par le KPL et KWPA, plusieurs membres de l’assemblée nationale sont intervenus pour expliquer l’intérêt qu’ils apportaient à ce Forum. Hoon-Sul, le président du comité des affaires agricoles et de la pêche a expliqué qu’avec les menaces du libre échange tous les paysans étaient menacés. Pour lui pour sauver les paysans de Corée, il est « nécessaire de sortir de cet accord de libre échange qui nous prend à la gorge. »

Ju-Hong Hwang, député de l’assemblée nationale a évoqué l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis que la Corée est en train de négocier. Selon lui, le libre-échange, est en train de saper les racines mêmes de la vie des Coréens, en détruisant l’agriculture. Un représentant du Parti de la liberté Coréen, conseiller de la commission agricole du parlement a exprimé son intérêt pour la souveraineté alimentaire tout en évoquant l’importance de ne pas perdre certains bénéfices d’un marché ouvert.

Un membre du comité sur l’environnement a rappelé que les principales victimes du libre-échange sont les agriculteurs et les paysans et qu’il était indispensable de protéger les plus vulnérables. Il a demandé à la Via Campesina des conseils qu’il pourrait transmettre au gouvernement coréen pour mettre en place une alternative au libre-échange.

Elizabeth Mpofu a alors parlé de la déclaration des droits des paysans et des autres personnes vivant dans les zones rurales comme d’un outil pour que tous les pays puissent protéger les familles paysannes. « Nous nous battons pour la souveraineté alimentaire comme voie pour sortir de l’esclavage du libre-échange » a t-elle ajouté.

Un membre du parti des travailleurs, siégeant au comité des affaires rurales et de l’agriculture a rappelé que la Corée était signataire de 215 accords de libre-échange avec 52 pays. Selon lui, aucun de ces accords n’ont donné d’avantages à l’agriculture coréenne et que celle-ci a donc été sacrifiée. Il a ensuite parlé du projet de faire reconnaître l’agriculture coréenne comme d’utilité publique par la constitution nationale. En 2017, une pétition de 10 millions de signatures a été présentée aux députés. Il a reconnu que le gouvernement n’était pas très actif sur ce sujet pour l’instant ; Mais il n’a pas prévu d’abandonner la partie. Il a aussi en tête de proposer en temps voulu un amendement pour inscrire les droits des paysans dans la constitution coréenne.