La voix des paysannes et des paysans du monde
L’unité parmi les paysannes et les paysans
La Via Campesina est le mouvement international qui rassemble des millions de paysannes et de paysans, de petits et de moyens producteurs, de sans terre, de femmes et de jeunes du monde rural, d’indigènes, de migrants et de travailleurs agricoles… Elle défend l’agriculture durable de petite échelle comme moyen de promouvoir la justice sociale et la dignité. Elle s’oppose clairement à l’agriculture industrielle et aux entreprises multinationales qui détruisent les personnes et l’environnement.
La Via Campesina regroupe environ 164 organisations locales et nationales dans 73 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et des Amériques. En tout, elle représente environ 200 millions de paysannes et de paysans. C’est un mouvement autonome, pluraliste et multiculturel, sans affiliation politique, économique ou autre.
Un mouvement né en 1993
La Via Campesina a été crée par un groupe de représentants et représentantes d’organisations paysannes provenant des quatre continents lors d’une rencontre en 1993 à Mons, en Belgique. A l’époque, les politiques agricoles et l’industrie agroalimentaire entraient dans un processus de mondialisation et les petits producteurs devaient développer une vision commune et lutter pour la défendre. Les organisations paysannes voulaient que leur voix soit également reconnue et souhaitaient participer directement aux décisions qui affectaient leur quotidien.
La Via Campesina est maintenant reconnue comme acteur central dans les débats sur l’alimentation et l’agriculture. Elle est écoutée par des institutions telles que la FAO et le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, et elle est largement reconnue par d’autres mouvements sociaux tant au niveau local que global.
Mondialisons la lutte, mondialisons l’espoir!
La Via Campesina s’enracine dans un profond sentiment d’unité et de solidarité entre les petits et moyens producteurs agricoles du Nord et du Sud. L’objectif principal du mouvement est de réaliser la souveraineté alimentaire et de mettre fin au processus destructeur de l’économie néolibérale. Le mouvement est basé sur la conviction que les paysannes et les paysans, les pêcheurs traditionnels, les éleveurs pastoraux et les peuples indigènes, qui forment près de la moitié de la population mondiale, sont capables de nourrir leurs communautés et la planète d’une manière durable et saine. Les femmes jouent un rôle crucial dans le travail de La Via Campesina. Selon la FAO, les femmes produisent 70% de la nourriture sur la planète mais elles sont marginalisées et opprimées par le néolibéralisme et le patriarcat. La Via Campesina lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes.
En défense de la souveraineté alimentaire
La Via Campesina a lancé l’idée de la “souveraineté alimentaire” au Sommet mondial de l’Alimentation en 1996. Cela a donné naissance à un mouvement populaire global porté aujourd’hui par une grande diversité de secteurs sociaux tels que des communautés urbaines défavorisées, des associations de défense de l’environnement et des consommateurs, des organisations de femmes, de pêcheurs traditionnels, d’éleveurs pastoraux et beaucoup d’autres. La souveraineté alimentaire est également reconnue par plusieurs institutions et gouvernements.
La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires. Elle place au cœur des systèmes politiques et alimentaires les aspirations, les besoins et les moyens de subsistance de ceux qui produisent, distribuent et consomment des aliments, plutôt que les exigences des marchés et des entreprises multinationales.
La souveraineté alimentaire accorde la priorité à la production et à la consommation alimentaires locales. Elle développe un modèle de production paysanne durable qui favorise les communautés et leur environnement. Elle donne en outre le droit aux pays de protéger leurs producteurs et productrices des importations à bas prix et elle leur permet de contrôler leur production alimentaire. Elle garantit que les droits d’utiliser et de gérer les terres, les territoires, l’eau, les semences, le bétail et la biodiversité soient aux mains de celles et ceux qui produisent les aliments et non pas sous le contrôle de l’industrie agro-alimentaire. La mise en place d’une véritable réforme agraire est l’une des priorités principales du mouvement paysan.
La souveraineté alimentaire se présente maintenant comme l’une des réponses les plus crédibles aux crises actuelles de l’alimentation, de la pauvreté et du climat.
Une structure décentralisée
La Via Campesina est un mouvement populaire de masse dont la vitalité et la légitimité proviennent d’organisations paysannes de base. Le mouvement s’organise de façon décentralisée au sein de 9 régions. La coordination entre les régions est gérée par le Comité de Coordination International qui est constitué d’une femme et d’un homme élus par les organisations membres de chaque région. Le secrétariat opérationnel international se déplace selon une décision collective prise tous les 4 ans par la Conférence Internationale. Il est passé de la Belgique (1993-1996) au Honduras (1997-2004) pour s’installer ensuite en Indonésie jusqu’en 2013. depuis septembre 2013, il est hébergé par l’organisation Zimsoff au Zimbawe.
Le mouvement est financé par les contributions de ses membres, des dons privés et par le soutien de certaines ONG, fondations et autorités locales ou nationales.
Joignez-vous aux actions!
- 8 mars: Journée internationale des femmes
La Via Campesina se joint aux mouvements de femmes et aux mouvements sociaux du monde entier pour exiger des droits égaux pour les femmes. - 17 avril: Journée mondiale des luttes paysannes
Des centaines d’actions directes, d’activités culturelles, de conférences, de projections de films, de débats, de marchés paysans, de manifestations… sont organisés par un grand nombre de groupes, communautés ou organisations. - 10 septembre: Journée de lutte internationale contre l’OMC
En commémoration du sacrifice de M. Lee Kun Hae, paysan Coréen qui s’est immolé durant une manifestation contre l’OMC à Cancun, au Mexique en 2003. Il portait une banderole qui disait “l’OMC tue les paysans”.
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