La Via Campesina pousse à la concrétisation d’une Déclaration internationale des droits des paysans au sein du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies.
(Genève, 24 septembre 2015) Une délégation de paysannes et paysans de La Via Campesina d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine et d’Europe était à Genève à l’occasion de la 30ème session du Conseil des Droits de l’Homme qui votera prochainement pour la poursuite du travail menant à l’élaboration d’une « Déclaration internationale sur les droits des paysans et autres personnes travaillant en zone rurale ». Depuis de nombreuses années, La Via Campesina, avec le soutien d’ONG (notamment FIAN et Cetim) a présenté devant cette instance de l’ONU les violations des droits élémentaires dont les populations paysannes et rurales sont victimes sur tous les continents tels que les accaparements des terres, les règlementations excluantes, les répressions des leaders paysans ou les atteintes à la santé par les produits chimiques.
« La crise alimentaire, l’année internationale de l’agriculture familiale, l’année des sols en 2015 ainsi que les travaux autour des objectifs du millénaires pour le développement, ont permis une prise de conscience accrue du rôle indispensable des paysannes et paysans, et de l’absolue nécessité de renforcer leurs droits par un instrument approprié » affirme Geneviève Savigny, paysanne française.
Depuis la décision du Conseil des Droits de l’Homme de 2012 qui a donné mandat pour la mise en place d’un groupe de travail intergouvernemental afin d’élaborer une Déclaration sur les droits des paysans, le processus a connu un soutien croissant de la part des 47 Etats membres. Aujourd’hui, La Via Campesina attend un soutien renforcé lors du prochain vote, notamment de la part des Etats Européens et industrialisés, les plus réticents.
« Il y a urgence », a déclaré Diego Monton, paysan en Argentine, « chaque jour des milliers de fermes disparaissent, des paysans sont chassés de leur terre, les sociétés transnationales essaient de réduire l’alimentation à une simple marchandise, de privatiser les semences. Ils nous envahissent avec les OGM et les pesticides, et spéculent sur la faim des populations, tandis que le chômage et les migrations s’amplifient ».
« Cependant, les agriculteurs nourrissent les gens et refroidissent la planète, nous avons une position ferme dans la lutte, la construction d’espoir» a ajouté Ndajkhate Fall, paysan sénégalais.
« Cette Déclaration est non seulement destinées aux paysannes et aux paysans, elle est une nécessité pour tous les peuples du monde » clame Zainal Arifin Fuat, paysan indonésien.
Nous appelons les gouvernements du monde à écouter la voix des peuples et à soutenir cette Déclaration. Nous invitons les partenaires et alliés, les syndicats, les agriculteurs, les populations autochtones, et les mouvements populaires à se joindre à ce processus.
Voir ici plus de photos de la délégation.
Contacts
Ndiakhate Fall – CNCR/ Sénégal tel +221775508907
Zainal Arifin Fuat – Indonesian Peasant Union / Indonesie +627991890 – +6201311155365
Diego Monton – MNCI-CLOC-LVC / Argentine Amérique Latine +5492615615062
Geneviève Savigny – Coordination Européenne Vía Campesina – France Europe +33625551687
Staff Coordination : Uniterre-Switzerland-Valentina Hemmeler Maïga, v.hemmeler@uniterre.ch