La Vía Campesina dénonce la criminalisation croissante et la persécution envers la paysannerie au Brésil

Communiqué de presse de la Via Campesina

(Harare, 8 novembre 2016) La Vía Campesina, mouvement paysan international, dénonce la triple alliance entre le gouvernement putschiste de Temer, les intérêts transnationaux et les médias officiels qui cherchent à inventer un scénario dirigé à l’attention de l’opinion publique pour tenter de criminaliser les mouvements sociaux au Brésil dans leur droit légitime à la résistance et à la protestation.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Temer a renforcé son plan stratégique néolibéral avec la réduction des coûts du travail, la récupération de fonds, en privatisant et en octroyant plus de privilèges au secteur de l’agroindustrie, au détriment des secteurs populaires, paysans, indigènes et des populations les plus pauvres. Les ressources financières qui étaient auparavant destinées à divers secteurs publics comme celui de l’éducation, la santé ainsi que les droits des travailleurs et travailleuses ont été piétinés quelques jours à peine après la prise du pouvoir par Temer. Imposant une politique dominée par la peur, la persécution et la criminalisation orchestrées par les  médias de masse, comme Globo, où nos camarades ont été représentés sur écran comme des criminel(le)s, bafouant de cette manière leurs droits civils et leur droit à l’organisation.

Devant ces faits récents qui se sont déroulés contre le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre MST du Brésil, membre de la Vía Campesina, nous exprimons notre réelle préoccupation face à ces atteintes aux droits civils et à la criminalisation injustifiée des mouvements sociaux.

Dans ce sens, en tant que Vía Campesina International, nous somme venu encourager et inciter la création d’une Déclaration des Droits des Paysans au sein des Nations unies. Dans cette déclaration, nous avons souligné l’urgence de pouvoir garantir le droit des paysannes et paysans à la liberté d’association et d’organisation, ainsi que leur droit à ne pas être criminalisés en raison de ses revendiquations et de ses combats légitimes.

Comme mouvement international, nous gardons un œil très vigilant sur ce type de politique de la haine qui se consolide avec le soutien de gouvernements de droite arrivés au pouvoir. C’est pour cela que nous dénonçons et appelons nos organisations, nos amis ainsi que nos alliés à rester en état d’alerte afin que ces actions de persécution, d’emprisonnement et de criminalisation ne se répètent plus, car ils affaiblissent de manière drastique la démocratie.

Les peuples du monde entier ont le droit de résister et de protester face aux politiques néolibérales qui bafouent et restreignent nos droits et atteintes à la vie. C’est pour cette raison qu’au sein de La Vía Campesina nous nous joignons aux cris de dénonciation et de résistance émis par des centaines d’organisations, de personnalités, d’intellectuels et d’artistes provenants de divers continents du monde, qui ont manifestés leur solidarité et leur soutien envers le MST et envers tous les peuples organisés au Brésil.

 

Le MST vous n’êtes pas seuls !

Globalisons la lutte, globalisons l’espoir !