La Via Campesina demande aux Nations Unies de soutenir les véritables solutions à la crise alimentaire
Communiqué de presse – La Via Campesina
(Jakarta, le 4 octobre 2010) Du 11 au 16 octobre, se tiendra à Rome la session plénière du Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA) des Nations Unies. Les paysans et paysannes du mouvement paysan international “La Via Campesina” seront présents avec d’autres acteurs de la société civile pour exiger la mise en oeuvre de véritables solutions à la crise alimentaire permanente, ainsi que des mesures concrètes pour s’attaquer aux problèmes de la spéculation sur les denrées alimentaires et l’accaparement de terres. Avant la session du CSA se tiendra, également à Rome, du 8 au 10 octobre, le forum des organisations de la société civile.
A cette occasion, les organisations de base débattront des propositions qu’ils présenteront aux gouvernements. La récente réforme du comité de sécurité alimentaire mondiale (CSA) permet une consultation plus régulière de la société civile, mais la pleine participation des petits producteurs et productrices de nourriture n’est pas encore garantie par l’institution.
En ce moment, nos politiques alimentaires sont façonnées par les intérêts et points de vue des riches pays donateurs, des institutions sans légitimité démocratiques comme la Banque mondiale ou encore des multinationales de l’agrobusiness qui disposent de budgets de lobbying exorbitants.
L’ordre du jour du CSA montre l’intérêt croissant du grand capital pour les denrées alimentaires et les produits agricoles en tant qu’objet de spéculation, ce qui se traduit par un accaparement des terres agricoles, souvent en vue de produire des agrocarburants, ou encore par une manipulation des cours des matières agricoles et des denrées alimentaires en vue de créer des pénuries qui permettent d’en augmenter le prix. Tous les experts s’accordent pour dire q/ue la spéculation financière a été la principale cause de la crise alimentaire meurtrière de 2007-2008. Si les autorités veulent vraiment éviter qu’une pareille crise se renouvelle, il faut mettre fin à ce type de spéculation.
En outre, des mécanismes de régulation des marchés agricoles doivent être mis en oeuvre, contrairement aux politiques de dérégulation à tout va qui sont prônées par l’Organisation mondiale du Commerce et les différents Accords de libre Echange. En outre, la tendance mondiale d’achats massifs de terres agricoles par de grands groupes agroalimentaires voire des Etats étrangers ne bénéficie en rien aux producteurs et productrices locaux et ne peut que rendre plus difficile leur accès à la terre.
Cette politique doit être dénoncée et il faut y mettre fin immédiatement. La FAO a les capacités de devenir un espace pour la mise en oeuvre de la souveraineté alimentaire. Mais pour cela, cette institution doit tenir compte des solutions réelles et écouter les voix des paysans et paysannes au lieu de légitimer des processus qui ne sont mus que par la recherche de bénéfices industriels et spéculatifs.
Programme pour les médias:
– 11 Octobre – 11h: Conférence de presse: Présentation de la publication “L’agriculture paysanne peut nourrir le monde ” + entretiens avec des représentant(e)s paysans du monde entier (Salle des Philippines – bâtiment de la FAO)
– 12 Octobre – 11h: Participation à une action conjointe : « Histoires d’accaparement de terres » avec des témoignages de paysan(ne)s touchés par les expulsions foncières — séance photo et entretiens avec les acteurs concernés (En face du bâtiment de la FAO)
– 15 Octobre – 10h:30: Conférence de presse: Les organisations paysannes évaluent la session plénière du CSA de la FAO – Conférence de presse par La Via Campesina (Salle des Philippines – bâtiment de la FAO)
Contacts presse:
– Annelies Schorpion: +393393972104 (7 au 15 Octobre) ou +32474847280, a.schorpion@eurovia.org, viacampesina@viacampesina.org
– Lorenzo Misuraca (AIAB): +393293562461, l.misuraca@ aiab.it
Représentant(e)s paysans disponibles pour des interviews (liste provisoire):
Henry Saragih – Indonésie
Renaldo Chingore – Mozambique
Hortense Kinkodila – CongoBrazzaville
Jeomsook Goo – Corée du Sud
Antonia Melo Ivoneide e Silva – Brésil
Mangalisa Kibheka – Afrique du Sud
Andrea Ferrante – Italie
Jeanne Verlinden – Belgique
Chantal Jacovetti – France
José Miguel Gonçalves – Portugal
Vous trouverez toutes nos informations et derniers communiqués sur notre site: http://www.viacampesina.org/fr