La 4e Assemblée des femmes de La Via Campesina fait le bilan de la campagne internationale « Contre la Violence pratiquée contre les femmes »
Nouvelles de la Via Campesina
Voir ici des photos de l’assemblée des femmes
Campagne internationale Stop à la Violence pratiquée contre les femmes.
(Jakarta, 7 Juin 2013) La campagne internationale Stop à la violence pratiquée contre les femmes, développée par La Via Campesina, fête sa cinquième année. Cinq ans caractérisés par des avances significatives, fruits de la lutte et du travail de l’ensemble des femmes dans toutes les régions où La Via Campesina est présente.
La campagne est née en 2008, avec l’objectif de mettre fin à toute forme de violence envers les femmes paysannes. Et maintenant, cinq ans après sa naissance, quelques 300 femmes paysannes du monde entier se trouvent réunies à Jakarta dans le cadre de la 4e Assemblée des Femmes de La Via Campesina. Lors de la réunion d’aujourd’hui, nous avons discuté sur la poursuite de la campagne Stop à la violence pratiquée contre les femmes dans chacune des régions.
Hommage à Maria do Fetal
La 4e Assemblée des Femmes rend hommage à Maria Do Fetal, assassinée par son fiancé à São Paolo en janvier dernier. De nationalité portugaise et résidente au Brésil, elle soutenait le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terres (MST), ainsi que La Via Campesina Brésil et La Via Campesina International. Maria formait partie, parmi tant d’autres activités, de l’équipe d’interprètes de la 5e Conférence Internationale de La Via Campesina au Mozambique (2008). Elle prit activement part à la Campagne Stop la Violence Pratiquée Contre les Femmes, et était interprète dans les diverses activités de La Via Campesina. Dans cette 6e Conférence nous voulons lui rendre hommage et elle reste présente dans les cœurs de toutes les femmes camarades.
Faire progresser la stratégie de la campagne dans des régions.
La violence contre les femmes est une problématique mondiale, elle se produit dans toutes les classes sociales, régions, orientations sexuelles et générations. En tant qu’organisation qui regroupe plus de 150 organisations locales et nationales dans 70 pays en Afrique, Asie, Europe et aux Amériques, La Via Campesina a l’opportunité de rapprocher les visions des différentes régions. Dans cette 4e Assemblée des Femmes, nous avons travaillé par groupes régionaux à avancer dans la stratégie à suivre ces prochaines années afin de continuer et de renforcer cette campagne contre la violence dans tous les pays. « Il est important que La Via Campesina approfondisse le document déjà élaboré sur les avancées dans la lutte contre la violence envers les femmes dans le monde » explique Juana Ferer Paredes, membre de La Via Campesina en République Dominicaine. Tel qu’elle l’explique, il est essentiel que ce document serve de référence pour notre lutte mais aussi pour le travail interne de La Via Campesina. Juana Ferer Paredes remarque : « A l’intérieur de nos organisations nous devons approfondir les réflexions sur le féminisme et ses apports concrets afin de faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes ».
Stop à la violence pratiquée contre les femmes, en Asie.
“Nous voulons que les femmes puissent vivre en paix, dans leurs voisinages, avec leurs familles et dans leurs pays”. Mazdalifah, du nord de Sumatra.
Mazdalifah est une paysanne qui vient du nord de Sumatra et qui nous offre une analyse de la situation des femmes en Asie. Mazdalifah fait partie active des femmes de La Via Campesina et elle est en train de mettre en œuvre la campagne Stop à la Violence pratiquée contre les Femmes en Asie. Mazdalifah raconte : « Le lancement de la campagne s’est fait en Corée du Sud en 2008, en collaboration avec l’Association des Femmes Paysannes Coréennes »… « Nous avons mis en place des formations sur les thèmes de la campagne pour les femmes paysannes, et par exemple, en Malaisie nous avons abordé également le thème de la défense de la terre ». Mazdalifah explique que concrètement, en Indonésie, cette campagne a commencé en 2010, précisément le jour de la Journée de l’Alimentation. Ce jour là, il y avait aussi une action des producteurs de riz. « Il n’y a pas si longtemps, nous avons lancé la campagne au Timor Oriental, où les femmes et les enfants habitent dans des conditions infrahumaines, car beaucoup de terrains ont été occupés par des multinationales qui viennent pour exploiter le pétrole ».
Mazdalifah explique aussi la terrible situation des femmes en Thaïlande, où elles sont obligées à travailler dès leur plus jeune âge sans aucune protection de l’État. La violence domestique en Chine a lieu dans un tiers du pays, concrètement dans 270 millions de foyers », ces chiffres sont très alarmantes, comme l’explique Mazdalifah, et elle souligne l’importance de mettre fin à tout type de violence et de faire passer le message à toutes les femmes et à tous les hommes. « Le message doit être formulé pour qu’il se répercute publiquement, c’est fondamental pour que la campagne ait du succès ». Mazdalifah pense qu’il faut s’adapter aux habitudes et coutumes de notre public, et à chacune des régions selon les contextes.
Réaffirmer la date du 8 mars comme Journée Internationale de la lutte des femmes et celle du 25 novembre comme Journée Internationale de la lutte contre la violence envers les femmes fut une des revendications.
Equipe de communication de La Via Campesina
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