Intervention de Geneviève Savigny devant l’assemblée générale du Conseil des droits de l’Homme

30ème session du Conseil des droits de l’homme. Rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (A/HRC/30/55)

(Genève, 22 septembre 2015) Je m ́appelle Geneviève Savigny, je suis représentante de La Via Campesina en Europe. J’interviens aujourd’hui au nom de mon organisation ainsi que de FIAN International, de l’Union Internationale des Travailleurs Agricoles, du Programme sur les Droits Sociaux, Economiques et Culturels des Femmes et du Réseau International des Droits de l’Homme. Nos organisations accueillent avec plaisir le rapport de la deuxième session du groupe de travail intergouvernemental sur les droits des Paysans et Paysannes et des autres personnes travaillant en zones rurales.

Nous, paysannes et paysans du monde, ainsi que les travailleuses et travailleurs ruraux, continuons d’être victimes de violations de nos droits, non seulement dans le Sud Global, mais aussi en Europe, où nous souffrons, entre autres violations, des conséquences de l’accaparement des terres, des réglementations commerciales et de discrimination à l’emploi.

 

Nous considérons qu’il est essentiel que Les Nations unies adoptent une déclaration qui spécifie la manière dont les droits de l’homme doivent s’appliquer à la population paysanne, dont nous savons que beaucoup sont des migrantes et des migrants, afin d’en assurer une protection effective et d’éliminer la discrimination ambiante. Nous sommes convaincus qu’il est également nécessaire de discuter de la reconnaissance de nouveaux droits. Le travail initié est un premier pas, mais le Conseil des Droits de l’Homme doit garantir que le débat continuera et que la déclaration sera adoptée le plus rapidement possible, afin de répondre à la confiance que les paysannes et paysans du monde, ainsi que les personnes travaillant dans les zones rurales, ont placée en cette institution. Afin de s’assurer que les débats et négociations se déroulent sans obstacles superflus, nous appuyons la proposition de la Bolivie de prolonger le mandat du groupe de travail de trois ans, en vue de faciliter la continuité du processus, à laquelle le Conseil devrait accorder une attention particulière. Nous insistons également sur l’importance que les paysans et paysannes, ainsi que les travailleuses et travailleurs ruraux, puissent participer, en invitant leurs représentants à prendre part au débat, par la traduction de l’ensemble des documents de travail dans les différentes langues et grâce à des consultations qui garantissent que leurs points de vue seront pris en compte durant les négociations.

Merci Monsieur le Président,