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Hormones de croissance bovine, OMC, et mesures de rétorsion américaines

Coordination Européenne Via Campesina

La santé et l’agriculture paysanne sont plus nécessaires que le  « libre »- échange.
Nous ne voulons pas de bœuf aux hormones dans nos assiettes ni demain dans nos fermes.
C’est à l’UE et pas à l’OMC de déterminer quels modes de production agricoles sont permis en Europe.

Juste avant de partir, le Président GW Bush a décidé de faire un « cadeau » supplémentaire aux Européens en renforçant les mesures de rétorsion tarifaire vis-à-vis de l’UE, qui refuse à juste titre l’importation de viande bovine issue d’animaux piqués à l’hormone de croissance. Ce sont les producteurs européens qui font en faire les frais.

 La Coordination Européenne Via Campesina1 demande à l’UE de ne pas modifier sa législation quant à l’importation de viande hormonée et de ne pas céder à la pression du gouvernement des Etats Unis.

Il ne s’agit pas ici d’opposer américains et européens . Des organisations paysannes des USA comme la NFFC 2 s’opposent également à l’utilisation d’hormones dans l’élevage . Il s’agit d’opposer un mode de production industrialisé, souvent entre les mains de grandes firmes, à une agriculture paysanne multifonctionnelle. On trouve ces deux types d’agriculture à la fois aux USA et en Europe3. Mais sur la question des hormones comme sur celle du poulet chloré, l’UE n’a pas suivi le modèle américain, bravo, et nous lui demandons de rester très ferme sur ces deux points.

Il est inacceptable que l’OMC puisse dicter les modes de production sur toute la planète, toujours au profit de l’industrie. Ce n’est pas au commerce international de régimenter l’agriculture.

La crise financière, alimentaire et environnementale montre que l’accord OMC de 1994 , qui a amplifié ces crises doit être complètement revu. Il faut en effet aller plus loin que simplement enterrer le cycle de Doha : il faut refonder les règles du commerce international sur d’autres valeurs et d’autres principes : le « libre »- échangisme  est incapable de résoudre les crises actuelles car il les a créées.

Nous proposons le cadre de la souveraineté alimentaire pour refonder ces règles et développer des agricultures paysannes diversifiées, culturellement adaptées, capables de nourrir toute la planète et de contribuer à la refroidir.

Contact : René Louail tel : + 33 6 7284 8792


1 La CPE (aujourd’hui ECVC) a dans les années 90 coordonné avec de nombreuses associations européennes une campagne contre l’hormone de croissance bovine, qui a contribué à la décision UE de l’interdire

2 National Family Farm Coalition, membre de Via Campesina

3 Le soit disant « modèle européen d’agriculture » n’existe pas : on trouve en effet de véritables usines à produire du lait, du porc, des œufs, du poulet, des légumes, des fruits,…. et aussi des fermes de subsistance, avec tous les intermédiaires. Et la PAC actuelle laisse les premières se développer tandis qu’elle détruit les secondes.