Grèce: Procès de la fraise de Manolada, la honte!
Communiqué de presse
Voilà un peu plus d’un an qu’en Grèce, des travailleurs agricoles embauchés dans les champs de fraise de Manolada, venus réclamer leurs salaires impayés se faisaient tirer dessus par des contremaitres. Ces exactions effectuées dans une grosse exploitation productrice de fraises pour l’exportation révélaient l’indigne situation des travailleurs migrants, saisonniers de l’agriculture industrielle grecque.
Le tribunal de Patras, chargé de l’instruction de l’affaire et du jugement des auteurs de ce crime vient de rendre un verdict consternant :
- relaxe pour le propriétaire de l’exploitation,
- peines de prison révocables pour les contremaitres, désormais en liberté.
- Si la procédure initiée par les travailleurs et leurs avocats s’arrêtait là, accordant impunité aux pratiques maffieuses des patrons de l’agriculture industrielle et instaurant le mépris total des droits fondamentaux des travailleurs cela signifierait qu’une jurisprudence inquiétante serait en gestation.
- La Confédération paysanne et la Coordination Européenne Via Campesina
- apportent tout leur soutien aux travailleurs spoliés ainsi qu’à leurs soutiens locaux,
- continueront à soutenir toute démarche juridique complémentaire pour obtenir réparation,
- demandent aux institutions européennes de garantir le respect des droits des travailleurs quels que soient leurs statuts,
- insistent pour qu’une réelle conditionnalité sociale soit inscrite dans les textes de la PAC.
Par ailleurs la Confédération paysanne réaffirme que le modèle agricole industriel et productiviste n’est en aucun cas garant du droit au revenu des millions de petits paysans européens et demande que le principe de souveraineté alimentaire soit enfin reconnu et inscrit dans le droit international.
Contacts :
Nicolas Duntze, paysan, chargé du dossier des travailleurs migrants : 06 77 74 86 49
Romain Balandier, membre du Comité national, chargé du dossier des travailleurs migrants : 06 13 38 18 28 Andrea Ferrante, membre du Comité de coordination ECVC : +39 34 80 18 92 21