France : Viande bovine, Répéter les mêmes erreurs…
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
(Bagnolet, le 15 septembre 2016) Alors que l’agriculture s’enfonce dans une crise générale, Stéphane Le Foll ne semble pas prendre conscience de la catastrophe en cours pour les producteurs de viande bovine. Promotion à l’export, courrier au Commissaire européen, stockage privé, communication… les méthodes sont toujours les mêmes, et nous en connaissons déjà les résultats.
La crise actuelle est la conséquence immédiate d’une politique de dérégulation menée conjointement par la Commission européenne et le gouvernement français. Dérégulation des marchés laitiers, qui font arriver des dizaines de milliers de tonnes de réformes laitières sur le marché de la viande bovine. Soutiens publics non ciblés qui ont mené à l’impasse actuelle en incitant les éleveurs à faire augmenter leur cheptel de vaches pour optimiser les primes. Dérégulation des échanges, qui, d’un côté, nous soumettra aux importations à bas coût en provenance des États-Unis et du Canada par les accords de libre-échange TAFTA et CETA et, de l’autre, nous expose à la volatilité du marché international par le tout export.
La durabilité du secteur viande bovine ne passera que par une gestion intelligente de l’offre, par des soutiens publics adaptés et par un système de sécurisation des revenus.
La Confédération paysanne appelle :
- à la mise en place de mesures d’urgence pour les paysan-ne-s les plus en difficulté, qui ne se limitent pas à une restructuration des dettes et à des allégements de charges ;
- à l’introduction immédiate d’une prime exceptionnelle plafonnée aux premières vaches ;
- à un véritable plan de régulation du marché de la viande bovine à l’échelle européenne ;
-
dès la prochaine PAC, à la mise en place d’une politique cohérente pour l’élevage allaitant français, grâce à une prime à l’UGB et à des mesures en faveur de l’engraissement à l’herbe, qui inciteraient à mobiliser les ressources de nos territoires en faveur d’un engraissement d’animaux adaptés à la demande intérieure, plutôt qu’à la hausse incontrôlée du cheptel de vaches et à la mise en place de fermes-usines de taurillons construites pour l’export vers des marchés volatils.
La situation est grave et les pouvoirs publics doivent agir en conséquence. Au lieu de répéter toujours les mêmes erreurs, il est temps de faire le choix d’un changement de cap de l’agriculture !
Contacts :
Christian Drouin, Commission viande bovine : 06 11 62 06 00
Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22
Elina Bouchet, Chargée de communication : 06 95 29 80 78