France : Apiculteurs oubliés, Abeilles en danger
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
(Bagnolet, le 06 avril 2017) Entre une récolte 2016 difficile, un marché du miel en crise plombé par des pratiques de fraude, d’adultération et des aides PAC qui n’arrivent pas, le tableau n’est guère reluisant. La Confédération paysanne est aujourd’hui dans la Loire sur une ferme apicole pour alerter sur les difficultés de la filière secteur et la nécessité d’œuvrer de toutes nos forces à son avenir. Pour cela, le prochain gouvernement devra obligatoirement engager la transition vers l’agriculture paysanne, garante d’un environnement sain pour les pollinisateurs à travers la sortie des pesticides et l’encouragement à la culture de légumineuses…
Aujourd’hui, c’est aussi l’occasion de réitérer notre demande de reconnaissance du secteur apicole dans les plans de crise, dont elle est trop souvent oubliée. A titre d’exemple, l’exonération sur le foncier non bâti ne concerne pas les apiculteurs. Vis-à-vis des pouvoirs publics, nous revendiquons : – Un versement rapide des MAEC (Mesures agro-environnementales et climatiques) apicoles pour 2015 et 2016 et le rabaissement du seuil d’éligibilité de 72 à 50 ruches pour les apiculteurs affiliés à la MSA
– Un traitement rapide des dossiers en calamités et une réflexion à l’avenir sur une meilleure adaptation de ce dispositif au secteur apicole dans le cas de mauvaise année de récolte.
– Une reconnaissance du rôle et du savoir-faire des apiculteurs dans la gestion sanitaire de leur cheptel. Nous n’accepterons aucune politique sanitaire sans ce préalable.
– Une poursuite du financement des expérimentations par et pour les apiculteurs dans les ADA (Association de Développement Apicole) avec des produits sans autorisation de mise sur le marché (AMM)
Nous appelons aussi solennellement les pouvoirs publics, dès la prise de poste du prochain Ministre de l’Agriculture, à lancer une réflexion approfondie pour faire cesser les pratiques de fraude (francisation, adultération) dans le marché du miel et autres produits de la ruche, notamment les cires et la gelée royale. Les services de répression doivent contrôler davantage et faire la lumière sur la situation actuelle du marché.
Nous espérons que cet appel sera entendu par le prochain gouvernement, qui devra relancer un Plan Abeilles ambitieux et d’envergure.
Contacts :
Josian Palach, Secrétaire National en charge de l’apiculture : 06 71 34 49 02
Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22